Cette cache a pour objectif de vous faire découvrir un lieu historique de la ville de Châlons-sur-Marne. La lecture de l’ensemble du texte ci-après vous aidera à comprendre ce lieu et à résoudre l’énigme. Saviez-vous qu’il existait à partir du XVIIIème siècle, à Châlons, l’établissement départemental de "réclusion des mendiants et des gens sans-aveu", un établissement public dans lequel on logeait et on nourrissait des pauvres, mais aussi les prostituées, les filles mères, les fous, les vénériens, tous ces gens que la société de la fin de l’Ancien Régime ne savait pas où mettre ailleurs, et qui jusqu’alors étaient emmenés à l’hôpital général.
Institués pour suppléer l'hôpital général par un arrêt du Conseil du roi en 1767, ces lieux sont confirmés par Napoléon Ier en 1808 qui en impose un pour chacun des départements français. Châlons-sur-Marne fut retenu pour l’établissement marnais. Ils ont fonctionné en France jusqu'à la fin du XIXème siècle. Les "reclus" pouvaient sortir au bout d'un an, après avoir fait l'objet d'un redressement moral et avoir été "rendus habiles à gagner leur vie de leurs mains" (décret de 1801). A la frontière entre hospice et prison, ce lieu apparait comme une institution centrale de la lutte contre la pauvreté au XIXème siècle. A Châlons, il fallait traverser le Faubourg Saint-Jacques pour s’y rendre. Souvent méconnus du grand public, ces lieux ont relativement peu intéressé les historiens. Le nom complet donné à ce lieu dans chaque département français vous donnera A.
Comme l’indique l’ouvrage « Histoire de la Ville de Châlons-sur-Marne et de ses monuments depuis son origine jusqu’à son époque actuelle (1854) de L. BARBAT, ces lieux sont composés de bâtiments délicats à saisir, car rares ont été ceux à avoir été construits spécifiquement pour cet usage particulier. En effet, leur plus grande vague de fondation s’est déroulée entre le Premier Empire et la Monarchie de juillet, période durant laquelle il était beaucoup plus facile d’approprier d’anciens couvents et monastères devenus des Biens nationaux. Ils ont donc totalement échappés aux histoires de l’architecture, en tant que simples transformations ou adaptations d’édifices et constructions. A Châlons-sur-Marne, le 16 février 1767, c’est par ordonnance du roi qu’on acheta la dernière maison du Faubourg Saint-Jacques, sur la route de Reims. Elle avait été louée, huit ans auparavant, à la compagnie des Chevaliers du Noble-Jeu-du-Fuseil. On en fit à cette époque, une maison de force, où l’on enfermait les vagabonds et les mendiants. Par décret impérial du 9 février 1809, cet établissement reçut une organisation nouvelle, les bâtiments furent agrandis et disposés de manière à recevoir 400 individus des deux sexes. Non seulement il permettait d’accueillir les personnes précédemment citées, mais c’était aussi un hôpital où l’on traitait les maladies vénériennes et psoriques, et un hospice pour les aliénés et les épileptiques. Les extraits suivants du décret de création de cet établissement permettent de comprendre un peu mieux son fonctionnement.
L’ordonnance du roi du 12 mai 1834 converti en hospice départemental ce lieu. Au-delà de son terme générique au niveau national, ce lieu avait un nom spécifique à Châlons-sur-Marne, lié à l’édifice d’origine acquis pour cette cause. Il s'agit d'une maison, dont le nom sans l'apostrophe ni la lettre qui la précède vous donnera B.
Et si l’on visitait ce lieu atypique du département ? Les archives départementales de la Marne nous permettent de découvrir l’organisation sociale de ce lieu et d’imaginer le fonctionnement de ce dernier. On remarque notamment que hommes et femmes étaient séparés et avaient des cours à part, mais on y trouve aussi des cours pour « vénériennes et galeuses », « fols » et « folles ». On peut également noter en ce lieu, la présence d’une pièce assez fréquente à cette époque dans ce type d’établissement, quoi qu’un peu particulière, voire glauque pour certains. D’ailleurs, en 1670, une pièce similaire fut créée par la Ville de Strasbourg et installée dans le chœur de l'ancienne chapelle attenante à l'Hôpital Civil qui avait été sécularisée lors de la Réforme. Ce choix fut motivé par la situation commode, jouxtant l'hôpital, pour la fourniture de cadavres et le moindre coût de leur transport. Dès 1673, dans ce lieu Strasbourgeois est réalisée la dissection, exceptionnelle pour l'époque. Ces pièces avaient une structure particulière, et généralement celle exposée sur le schéma de la figure 92. La forme de cette pièce dans l’établissement chalonnais laisse imaginer une organisation de ce type, bien qu’aucune archive ne nous permette de le confirmer. La figure ci-après vous aiguillera à trouver le nom de ce lieu. La cote « 1 L 1460 » peut également vous aider, où vous chercherez à côté des « loges » et de la « chaufferie des folles ». Le nom complet de ce lieu vous permettra de découvrir C, sans compter l’apostrophe et la lettre qui la précède.
André-Sébastien VANZUT a dirigé cet établissement chalonnais, comme l’atteste le document suivant, datant du 26 septembre 1831. La somme des chiffres de l'année de naissance de la personne qui a ordonné une pension annuelle et viagère à cet ex-directeur vous donnera D.
