Venteuges est un village de moyenne montagne sur les contreforts de la Margeride au sud-ouest du département de la Haute-Loire (à environ 5 km de Saugues et 50 km du Puy-en Velay 120 km de Clermont-Ferrand) où varient les altitudes selon les hameaux : 1023 m à la Fagette, 1050 m au bourg.
La commune appartient au canton de Saugues et fait partie du Gévaudan. une ancienne province française. À la Révolution française son territoire a servi de base pour former le département de la Lozère. Seul le canton de Saugues fut rattaché au département de la Haute-Loire.
Le Gévaudan tire son nom du peuple gaulois des Gabales. Les Gabales combattirent aux côtés de Vercingétorix durant la guerre des Gaules. Ils furent chargés par les Arvernes de combattre les Helviens, alliés des Romains, qui perdent alors nombre de leurs chefs. Avec les Cadurques et les Vellaves, ils formèrent un contingent de 35 000 hommes qui vint au secours de Vercingétorix lors du siège d’Alésia.
Mais plus que les populations gauloises, c'est un autre épisode bien plus tragique qui fait que le terme "Gévaudan" est connu de beaucoup, celui de la terrible "Bête du Gévaudan"!
La Bête du Gévaudan (Bèstia de Gavaudan en occitan) est un animal à l'origine d'une série d'attaques contre des humains survenues entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767. Ces attaques, le plus souvent mortelles, entre 88 à 124 recensées selon les sources, eurent lieu principalement dans le nord de l'ancien pays du Gévaudan.
Quelques cas ont été signalés dans le Sud de l'Auvergne, et dans le Nord du Vivarais et du Rouergue.
Une sculpture en bois de la bête veille aujourd'hui sur Saugues
La « Bête du Gévaudan » dépassa rapidement le stade du fait divers, au point de mobiliser de nombreuses troupes royales et de donner naissance à toutes sortes de rumeurs, tant sur la nature de cette « bête » (vue tour à tour comme un loup, un animal exotique et même un loup-garou, voire un tueur en série à une époque plus récente) que sur les raisons qui la poussaient à s'attaquer aux populations (du châtiment divin à la théorie de l'animal dressé pour tuer).
Parmi les nombreux animaux abattus au cours de cette période, deux canidés sont soupçonnés d'être la Bête. Le premier est un grand loup tué par François Antoine, porte-arquebuse du roi de France, sur le domaine de l'abbaye royale des Chazes en septembre 1765. Une fois ce loup empaillé à Versailles, les journaux et la Cour se désintéressèrent de cette affaire, bien que d'autres morts aient été déplorées ultérieurement.
Jean Chastel, paysan originaire de La Besseyre-Saint-Mary, tua le second fauve, identifié comme un loup ou un grand chien, en juin 1767.
Selon la tradition, l'animal tué par Chastel était bien la Bête du Gévaudan car, passé cette date, plus aucune attaque mortelle ne fut signalée dans la province.
Le calvaire du Golgotha à Venteuges
Le calvaire du "Golgotha" fut édifié quelques années après la fin de ce sanglant épisode, en 1773. Faut il voir ici un remerciement de la population locale envers Dieu pour avoir enfin stoppé le carnage de la Bête? Dans ce pays tres pieux à l'époque, cette idée n'est pas totalement saugrenue!