En ce qui concerne cette "pierre de lune", on peut dire qu'il s'agissait d'une colonne basaltique à forme de prisme, en provenance de Montréal près de Saint-Agrève où se trouve un gisement d'orgues basaltiques. Cette pierre était dressée en terrain granitique aux confins du Vivarais et du Velay. Elle était ainsi nommée parce que sa tranche supérieure portait autrefois "un croissant de lune" grossièrement sculpté.
On y apercevait aussi une croix à quatre branches égales, creusée peut être vers le 15ème siècle, par les Chevaliers de la Commanderie de Devesset.
Elle servait certainement de borne limite entre les domaines des Hospitaliers de Devesset et les propriétés de l'évêque du Velay, seigneur de la paroisse du Chambon du Prieuré.
Au 18ème siècle la pierre était le point de ralliement pour "les huguenots irréductibles" qui refusaient d'abjurer, et se rassemblaient clandestinement au "Désert" pour faire le culte, faire baptiser les enfants et procéder aux mariages des huguenots récalcitrants à l'abjuration. Le "ministre" Pierre Durand a tenu en ce lieu, en 1729, une assemblée au Désert.
Après la Révolution de 1789, l'expert géomètre, qui établit vers 1830 le cadastre utilisa la pierre comme limite entre les communes du Chambon de Tence et Mars.
La pierre d'origine a disparue dans l'indifférence vers 1965. Une copie a été "plantée" dans les années 80 par un voisin ingénieux en plein milieu des bois et des airelliers. Le toponyme "PIERRE de la LUNE" sert aujourd'hui de lieu-dit pour le golf du Chambon sur Lignon.