Le cimetière musulman
Entre juin et juillet 1843, 49 hommes, 113 femmes, 89 enfants et 39 domestiques ont été débarqués sur l'île, escortés d'un contingent de soldats. Ils constituent la smala de l'émir Abd El-Kader. Un chef de guerre qui a résisté longtemps à l'armée coloniale française. Ses trois épouses, ses deux fils, sa famille, ses proches et ses subordonnés ont vécu plusieurs années dans la prison du fort.
Il y avait aussi des mamelouks égyptiens et des insurgés criminels algériens.
Beaucoup de ces prisonniers sont morts sur l'île, notamment les enfants car les conditions de vie étaient particulièrement difficiles : Au début, ils étaient à l'intérieur du fort, à vingt par cellule. Ils ne sortaient pas et dormaient sur des paillasses. Il y avait beaucoup de maladies à cause de l'eau qui venait des gouttières et était stockée dans des citernes.
Ce carré de sous-bois cacherait environ 600 corps de prisonniers musulmans décédés au fil du temps. Les tombes sont reconnaissables encore aujourd'hui au cercle de pierres qui les entoure.
Le cimetière de la guerre de Crimée
La guerre de Crimée a opposé une coalition Franco-anglaise à la Russie de 1854 à 1855 ce le 1er grand conflit du Second Empire, avec le siège de Sébastopol, ce conflit fut particulièrement meurtrier.
A la fin de cette guerre, Le Fort Royal servit de lazaret pour les malades et les blessés revenus du front. Certains ne survécurent pas. Ils reposent dans ce cimetière
Des tombes identiques rappellent que 30 soldats de la guerre de Crimée y sont enterrés.
Une stèle portant la date 1893 a été érigée par le "souvenir Français section de Cannes".
Sur une base carrée, on peut lire "A la mémoire de 30 militaires morts en 1856 à l'ile Sainte-Marguerite par suite de blessures reçues en Crimée - Honneur et patrie".
Le cimetière a été rénové en 2006 par la ville de Cannes et le "Souvenir Français". Plusieurs croix ont été remplacées et certaines proviennent de regroupement de cimetières de la "Grande guerre" d'ou la date 1914-1918 figurant sur les croix épées.