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COUP DE VAGUE ou QUEUE DE VACHE ?
L’expression « Le Coup-de-Vague » n’est pas une invention du romancier : elle désigne un lieu-dit de la commune de Marsilly et, par extension, la ferme établie en ce lieu.
« Le Coup-de-Vague était à peine plus réel : une maison rose, mais d’un rose trop rose, avec un filet de fumée prolongeant la cheminée juste au-dessus des galets de la côte, là où les charrettes, tout à l’heure, reprendraient le contact avec la terre ferme ». Le Coup-de-Vague
Simenon évoque ce lieu dans une nouvelle intitulée Les Demoiselles de Queue-de-Vache :
« Le ciel, la terre, la mer n’existaient plus. Tout était tellement clair, avec des teintes si pâles et si lumineuses à la fois, qu’on avait l’impression d’être enfermé dans une immense coquille d’huître : du bleu pâle, du vert pâle, de l’or et de l’argent ou plutôt un mélange irisé de ces tons. […]
La ferme des Boudru, la ferme d’Hortense et d’Émilie, était la dernière du pays ; isolée des autres, au bord de la mer, plantée devant les eaux, depuis des siècles, comme un bastion, et peut-être parce qu’elle était à la fin de tout, au bout du monde, elle s’était toujours appelée la Queue-de-Vache ». Les Demoiselles de Queue-de-Vache
À première vue, on pourrait donc croire à un clin d’œil de Simenon, qui aurait malicieusement transformé le toponyme réel Le Coup-de-Vague en un humoristique Queue-de-Vache. Il n’en est rien puisque les savantes recherches de Françoise Lafon relèvent ces anciennes graphies du lieu : Cæ Vachæ en 1294, Queue de Vache en 1352, Cæ Vacæ en 1463, sans compter Côte Vague sur une carte d’état-major. Le même auteur nous apprend qu’en 1435, Charles VII autorisa la création d’un port en cet endroit et qu’il existait jadis à l’emplacement de la ferme un château fortifié dont il ne subsiste aujourd’hui aucune trace, un seigneur du lieu nommé Chaperon ayant même défrayé la chronique par ses actes de piraterie.