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Pierre Vidal était un troubadour réputé au détour des XII-XIIIe siècles, très prisé de ces dames et admis à prendre sa place dans les cours seigneuriales
Mais il fut un amant digne de pitié. Pour prouver son amour, il poussa la folie jusqu’à l’excès.
On raconte les détails de sa passion pour Étiennette, femme de Jourdain de Cabaret, sire de Pennautîer, seigneur de Cabaret à 15 km au Nord de Carcassonne.
Cette dame belle, courtoise et instruite, était courtisée par les plus grands seigneurs, tous s'éprenaient d'elle... le comte Raimon-Roger de Foix, Olivier de Saissac, Peire Roger de Mirepoix, Aimeric de Montréal.
Les malins du pays l’avaient au surnommée "Na Loba", la Louve de Pennautier. Le terme louve était à l'époque bien souvent synonyme de femme facile, de prostitué. Qualification qui bien que peu honorable voulait dire beaucoup.
Loba était de haut lignage, également célèbre pour les fêtes qu'elle donnait et la mélancolie paradoxale qu'elle affichait.
Vidal n’en fut pas effrayé; au contraire, Cette dame faisait rêver le troubadour.
Il imagina, pour plaire à la dame, de prendre lui-même le nom de Loup. Jusque-là, il n’était que ridicule. Mais poussant plus loin son délire, pour attirer l’attention de la belle, follement énamouré, il se déguisa en loup, il se couvrit de peaux de cette bête et ainsi paré tenta de se rapprocher incognito pour hanter les fourrés du château de l’élue, dans lequel personne ne l'attendait.
Bien entendu, on l'aperçut et il se fit donner la chasse, comme on chasse un loup, près des tours de Cabaret par les paysans et les soldats de Jourdain, mari de la dame, pourtant connu pour sa tolérance. Le troubadour finit cette chasse sérieusement blessé et bastonné. Il ne se tira de l'affaire qu'en amadouant par son verbe ceux qui le frappaient. On l’arracha d'entre eux, à moitié mort des blessures qu’il avait reçues.
Le châtelain de Pennautier et sa femme, éclatant de rire d’une si inconcevable folie, le firent cependant transporter dans le château, où la belle louve le soigna de ses mains avec bienveillance..
Cet épisode se déroula quelque temps avant que la belle ne devint la maitresse du Comte de Foix et ne lui donna un fils issu de lui, ou du trouvère, qu’elle s’empressa d’appeler Loup
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