L'église Saint-Nazaire d'Andilly, prieuré-cure dépendant de l'abbaye de Montierneuf de Poitiers, conserve encore d'intéressantes parties romanes. L'édifice "assez passable" en 1663, n'était en tout cas "ni voûté, ni lambrissé" au XVIIIè siècle. Il sort de la Révolution dans un état si inquiétant qu'il doit être interdit en l'an XI. Réparée peu après, l'église nécessite un agrandissement au milieu du XIXè siècle. Un projet de Massiou, daté de 1857, prévoyait la construction d'une longue nef lambrissée large de douze mètres. Ce n'est que vingt et un an plus tard que le projet put être mené à bien sur les plans de Rullier. Il s'agit en fait de la construction de trois nefs de trois travées, dans le style néo-roman le plus sec, et qui entraîna la disparition complète de la vieille nef. Reportons-nous donc sur les parties orientales, puisqu'elles seules échappèrent au bouleversement. Celles-ci se composent d'un transept et d'un choeur rectangulaire dont la première travée porte le clocher. Le croisillon sud s'achève par une façade romane renforcée par de petits contreforts plats et percée de deux baies à colonnettes dont les chapiteaux sont couverts de palmettes ou d'un décor animalier. La travée sous clocher possède les mêmes petits contrefort plats, y compris au nord, où ils sont dissimulés par des constructions parasites. La partie orientale du choeur et le bras nord sont d'une architecture plus pauvre, correspondant certainement à une date plus avancée du Moyen Age. Le choeur qui s'infléchit légèrement vers le nord est couvert d'une voûte en berceau dont l'épais doubleau repose sur des consoles. On connaît sur cette paroisse l'ancienne chapelle de Saint-Blaise, qui dépendait de la fabrique, et celle de Saint-Nicolas, déjà "toute ruynée" en 1663.
