Saint
Théleau,
dont le nom s'écrit aussi Thélo, Teilo (en anglais), Teliaw (en gallois), Telo (en breton),
Thélio, Télio, Théliau, Téliau ou Télyo, fait partie des saints
bretons plus ou moins mythiques
dont la sainteté n'est pas reconnue officiellement par l'église
catholique romaine.
Certains voient en saint Théleau, comme en saint Edern, le dieu celte Cernunnos christianisé.
Saint
Théleau a surtout laissé des traces au Pays
de Galles où 25
lieux portent son nom, mais huit en Bretagne également. Théleau n'a
apparemment jamais vécu en Basse-Bretagne ;
il y est toutefois vénéré. À sa mort, le corps de saint Théleau se
serait multiplié par trois, contentant ainsi les trois paroisses
cambriennes qui
l'avaient vu vivre : Penalun, Llandeilo Fawr et Llan Dâw. On
ignore comment certaines de ces reliques sont parvenues à Landeleau en Bretagne.
En Finistère
Dans
le Finistère,
deux églises, celles de Leuhan et de Landeleau (une fontaine Saint-Théleau
existe aussi dans cette commune), et une chapelle à Plogonnec lui sont dédiées.
- À Landeleau,
le jour de la Pentecôte, on célèbre la fête du saint patron par une
sorte de troménie.
C’est une longue procession, dite « tro ar relegoù » , le
« tour des reliques », qui part de l’église paroissiale pour
rejoindre la chapelle Saint-Laurent puis revient par un chemin en
partie différent. La troménie de Landeleau en 1905 a été décrite par le
chanoine Peyron,
selon ce texte, « le dimanche qui précède la Pentecôte,
au sortir de la messe célébrée à la chapelle N.-D. de Lannach, le
bedeau monte sur le talus du placître et met en adjudication
l'honneur de porter les reliques du saint au jour de la grande
procession; comme il y a deux porteurs, ils s'entendent naturellement
sur le prix maximum de leur enchère qui, cette année, est montée à 125
F. Les porteurs se choisissent alors deux gardes du corps qui, armés de
baguettes blanches dont nous verrons tout à l'heure l'utilité, se
tiendront constamment de chaque côté des reliques pendant la
procession ». La procession était suivie par plus de 2000 hommes,
beaucoup venant des paroisses voisines. La cérémonie commencée à 5
heures du matin se terminait vers 17 heures.
Le
saint est toujours représenté chevauchant un cerf (comme saint
Edern). La légende rapporte qu’un seigneur de Châteaugal offrit à
l’ermite le territoire qu’il pourrait enclore en une nuit, avant le
chant du coq ; le saint se servit d’un cerf comme monture.
L’étonnant dans cette légende, c’est que le saint n’a sans doute jamais
mis les pieds dans cette paroisse du Poher.
Pourtant la troménie fait halte au chêne de
Châteaugal qui servit, selon la légende, de refuge au saint lorsqu'il
fut attaqué par les chiens du seigneur du lieu (transposition là encore
d'une chasse au cerf ?).
- À Leuhan,
l'église paroissiale Saint-Théleau date
du xive siècle.
- À Locronan,
le parcours de la Grande
Troménie passe par
la croix de Saint-Théleau.
- À Plogonnec,
la chapelle Saint-Théleau est sans doute la plus belle chapelle de la
paroisse. Le clocher a été foudroyé en 1976 et reconstruit dans les
années suivantes. Le grand pardon a lieu le dimanche après la
Saint-Jean. Les archives indiquent qu’il y avait autrefois des concours
de lutteurs. Les sonneurs étaient payés 8 livres (environ 100 euros).
La chapelle et le calvaire rappellent le souvenir de saint Théleau qui
y est représenté sur un cerf, symbole d’éternité.
- À l'abbaye
Notre-Dame de Daoulas: statue de saint Thélo du xiiie siècle en bois polychrome
Dans les
autres départements
Dans
les Côtes-d'Armor :
Dans
le Morbihan :