Introduction
Avec plus de 10000 habitants, Mainvilliers est la 7e ville du département de l’Eure-et-Loir.
Nous vous proposons quelques caches pour vous faire découvrir cette ville et son histoire récente. Pour réaliser ces caches, nous avons très largement utilisé les écrits publiés par Jean-Jacques FRANÇOIS dans la revue mensuelle de la ville ("Mainvilliers Informations") entre 1977 et 1999. Outre ces travaux qu'il mettait à la disposition de tous, cet historien nous a laissé de nombreux ouvrages dont le très précieux "Au temps des vignes et des vignerons du Pays Chartrain". Ce grand Monsieur nous a quitté en 2013 à l'âge de 82 ans.
En route vers la rue Paul Bert
En partant de l'église St Hilaire, vous allez emprunter ou croiser quelques unes des rues les plus anciennes de Mainvilliers.
C'est pour nous l'occasion de vous parler de l'histoire de ces rues et des personnages qui leur ont laissé leurs noms.
La rue Esther Villette
Auparavant appelée par les Mainvillois "Sente des Champs Dolléans", "chemin de l'église" ou "ruelle Saint-Hilaire", elle permettait d'accéder aux vignes autour de l'église depuis la grande rue.
Vue sur la sente des "Champs Dolléans" à gauche de l'église St Hilaire.
M. Léon Esther VILLETTE était officier d'administration, chevalier de la Légion d'honneur. Il décède à Paris en 1906. Avant de mourir, il lègue au bureau de bienfaisance de Mainvilliers la somme de 4000 francs (610 euros) pour la redistribuer à deux familles laborieuses et nécessiteuses du village chaque année. Le chef de ces familles devait être né à Mainvilliers ou y résider depuis au moins 15 ans.
Chaque année, entre 1908 et 1952, le conseil municipal a donné environ 60 francs (entre 9 et 10 euros) à deux familles mainvilloises...
C'est en reconnaissance de cette générosité qu'en 1925 le conseil municipal décide d'appeler le chemin de l'église "rue Esther Villette".
La rue Léon Fouré
Léon Fouré a été au conseil municipal entre 1870 et le 20 septembre 1897, date de son décès. Il a été maire de la commune entre 1876 et 1888. Après sa mort, son testament révèle qu'il a légué 10000 francs (1500 euros) au bureau de bienfaisance de la commune.
En 1908 le conseil municipal décide de renommer la rue de la Chapelle en rue "Léon Fouré". Cette décision est approuvée par le Président de la République, Armand Fallières, alors en résidence au château de Rambouillet.
Depuis le XVIe siècle, cette rue a toujours été appelée "rue de la Chapelle". Ce nom fait certainement référence au monument dédié à Notre-Dame des Vauroux situé au bout de chemin sur la gauche.
Au XVIIe siècle, c'est dans la rue de la Chapelle que l'on trouve le vicariat, maison où les vicaires (suppléants du prêtre) font l'école aux enfants de Mainvilliers. Le vicariat, construit en 1673, se trouvait approximativement au niveau de la salle Vaillante (dans la rue Léon Fourré).
En 1792, le vicariat est transformé en école/mairie, la première du village !
Cadastre de 1809 - En rouge la rue Esther Villette. En vert la rue Léon Fouré.
La rue Paul Bert
Bordée par des maisons très espacées les unes des autres depuis la rue de l'église jusqu'à l'actuelle rue du 4 septembre, elle est appelée successivement rue du Grand-Mainvilliers, rue du Hault-Mainvilliers (1689), rue du Château (1836) car elle aboutissait directement au château de la Garenne.
Cadastre de 1809 - En vert la rue Léon Fourré. En bleu la rue Paul Bert.
Vue sur la rue du Château au début du XXe siècle... Le paysage est très différent aujourd'hui.
Le 13 juin 1914, on proposa de renommer cette rue "Paul Bert" en hommage à ce grand républicain. Paul Bert était médecin et professeur. Il fut ministre de l'instruction publique en 1881 et 1882. Il mena un combat très actif pour rendre l'école gratuite et obligatoire.
Cette sympathie des élus mainvillois pour des hommes ayant oeuvré pour l'école et l'instruction se retrouve dans le choix des noms de rue... on trouve à Mainvilliers les rues Jules Ferry, Jean Macé et Jean Zay...
Cadastre de 1809 - En vert la rue Léon Fouré. En bleu la rue Paul Bert. En rouge la rue Esther Villette.
Cadastre de 1868 - En vert la rue Léon Fouré. En bleu la rue Paul Bert. En rouge la rue Esther Villette.
Sources :
* Jean-Jacques FRANÇOIS – Bulletin municipal "Mainvilliers Informations" – n° 21, décembre 1986, n° 22, juin 1987.
* Philippe Régnier - "Chartres et la ceinture chartraine - tome II"
Ces ouvrages sont consultables à la bibliothèque Jean de La Fontaine de Mainvilliers.
* www.archives28.fr
