La légende raconte que le pont de Beaugency fut construit par le Diable !
Le pont de Beaugency, huitième merveille est une œuvre du Diable, une œuvre sans pareille. Il l’a fait d’une nuit et comme tout d’un coup sans qu’on ait des marteaux entendu même un coup.
Seulement il avait réservé pour lui la plus belle âme qui passerait sur ce pont, jeune, vieux, homme ou femme. Les gens de Beaugency – l’on peut compter sur eux – se tirèrent fort bien d’un pas si dangereux. Ils prirent un matou de force appréciable et sur le pont neuf le lancèrent ! Le Diable qui logeait dans la tour au beau milieu du quai, surpris de voir un chat venir sur le remblai, le suivit aussitôt ; mais l’animal agile, comme il l’apercevait bondir sur une pile, en trois sauts eut tôt fait de traverser le pont. Continuant sa course, enfin, d’un dernier bond, il atteignit un lieu tout rempli de verdure. Le démon, tout marri de sa mésaventure, d’un coup de son épaule essaya d’ébranler le pont trop bien construit qui ne put s’écrouler. Mais une arche de biais fut tout ce que le Diable laissa de ses efforts en ce jour mémorable. On peut la voir encore, mais le nom de chat-fin (chaffin) resta pour le lieu-dit de ce matou malin. Et quant aux habitants, forts rusés par ici, ils gardèrent le nom de « Chats de Beaugency ».