Historique
L’église Saint Martin d’Ougy est citée dès 1095, avec Malay, dépendant de Cluny. Sa fondation est sans doute liée à la seigneurie
voisine d’Uxelles. Entre 1790 et 1794, elle devient paroisse succursale de Malay. L’église d’Ougy a été classée en 1929, celle de Malay en
1931. L’Association des Amis des Eglises romanes classées de la commune de Malay s’occupe, avec la mairie, de la réfection de
l’église d’Ougy, qui a été programmée à partir de 2012 (drainage extérieur dans un premier temps).
Intérieur
C’est une église romane homogène et bien construite, voûtée entièrement en berceau brisé.La nef de trois travées est renforcée par des arcs
doubleaux brisés. La travée de chœur, plus étroite que la nef, est suivie d’une abside semi-circulaire à cul-de-four brisé. L’édifice dépouillé, d’esprit cistercien, date du milieu du XIIème siècle. La nef voûtée n’est éclairée que par deux étroites ouvertures d’origine ébrasées percées dans un seul des murs. L’abside est percée de trois petites fenêtres ébrasées.
A remarquer
Au revers du portail occidental, peinture murale sous forme de médaillon, représentant le buste aux traits réguliers de l’apôtre du Christ, Saint Philippe, de la fin du XIIème siècle. Sur le phylactère, de chaque côté de la mandorle ronde qui sert de cadre, se lit l’inscription : PHILIPUS.
La mandorle est circonscrite par une bande ocre et pourpre, de l’intérieur à l’extérieur. Un trait noir, accusé, souligne le portrait.
Les dernières études dénotent une influence hispanisante, liée à la contribution d’Alphonse VI, roi de Castille, à la construction de l’abbaye
de Cluny III. La fresque reprend le style du peintre espagnol de Saint Clément de Tahüll du début du XIIème siècle.
Un relevé des peintures du cul-de-four de l’abside a été réalisé en 1992 :
- Vestige du Christ en majesté dans deux mandorles ( ?)
- L’évangéliste Luc et son symbole, le taureau (teinte rouge à gros traits).
- Au-dessus de la bande ocre limitant la peinture en bas : HONOR et GLORIA.
Sur le pourtour absidial
Litre funéraire sur faux appareil gris, coupée de quatre croix de consécration contemporaines. L’inscription S. PETRUS est apposée directement sur l’enduit primitif. La litre est accompagnée des armoiries de la famille des Du Blé d’Uxelles, seigneurs de Cormatin (trois chevrons d’or sur fond de gueules). L’ensemble des vestiges de peinture murale peuvent être datés de la seconde moitié du XIIème siècle.
Des statues anciennes ont disparu après 1969 : Saint Antoine (XVIème), Saint Martin (XVIème) à cheval partageant son manteau, Saint François d’Assise (XVIIème), Saint évêque assis (type de majesté, XVIème). Les photos sont exposées dans l’église. Maître-autel. Armoire du XVIIIème, au fond de la nef. Balustrade de communion de l’abside en bois tourné. Bénitier sur pied à l’entrée de la porte latérale.
Dans le chœur, vitrail de Saint Philibert, en tunique bleue, avec sa crosse, et portant un calice sur le Livre. L’abbatiale de Tournus avec ses reliques lui est consacrée.