Œuvres disparues à Grenoble, fresque géante de 2 000 m2
sur les façades de Grand’Place, les Malassis 1975 Echirolles
Les Malassis
Groupement créé en 1970 (en référence à un quartier de Bagnolet) par les peintres français Henri Cueco, Lucien Fleury, Gérard Tisserand, Michel Parré et Jean-Claude Latil.
Outre le travail sur les Onze Variations de Septembre 1974 au mois d’aout 1975 d’autres œuvres sont à leur actif comme en 1972, le Grand Méchoui (fresque satirique de la vie politique de l'époque) avec 49 panneaux (65 mètres de long) dont une partie se trouve au Musée des Beaux-Arts de Dole.
Des Malassis demeure l’image de peintres affrontant une compagnie de CRS avec deux tableaux, lors du happening auquel ils procédèrent dans le cadre du vernissage de l’exposition « Pompidou », 72/72, ou douze ans d’art contemporain en France (1960-1972). Cette exposition ouverte en mai 1972 au Grand Palais, à l’initiative du Président Georges Pompidou, propose une synthèse de la création française à travers l'œuvre de 72 plasticiens. Lors du vernissage, la manifestation du Front des Artistes Plasticiens (FAP) suscite l’intervention des forces de l'ordre. En réponse à cette dernière, certains artistes renoncent à exposer, d'autres retournent leurs œuvres ou leur adjoignent des fromages odorants. Les Malassis sortent avec leurs toiles qu’ils utilisent pour repousser les policiers. Dans le cadre de l’exposition, qui rouvre huit jours plus tard, ils les remplaceront par des photographies de ce happening prises par Lucien Fleury.
Onze variations...
Au titre du 1 % artistique, à la demande des villes d’Echirollles et Grenoble, le collectif a réalisé le décor pour le centre commercial de Grand’Place. Onze variations sur le Radeau de la Méduse ou la Dérive de la Société. Les 11 panneaux sont peints sur fibrociment par une équipe de peintres décorateurs de cinéma et de peintres en bâtiment, conduite par François Macepoil, sous la direction des Malassis.
A partir de variations inspirés par le tableau de Géricault, Le Radeau de la Méduse*, l'œuvre propose une critique de la société capitaliste dans ce haut lieu de la fonction marchande, les auteurs allant même jusqu'à signifier que « le radeau de la Méduse, c'est le naufrage de notre société de consommation »… L'œuvre provoqua un intense débat dans la presse locale.
Faute de financeurs privés c'est la ville qui prend à sa charge le grand centre commercial, mais qui du coup en fait un lieu de vie: expositions, manifestations culturelles, bibliothèque...
Les œuvres furent recouvertes en 2000 dans la plus profonde indifférence. Pour les retrouver, regardez la galerie d'images.
La cache :
Elle est là pour le souvenir de cette oeuvre qui avait fait beaucoup parler mais qui faisait partie du décor quotidien des habitants de l'agglomération. Elle se trouve au pied d'une partie du bâtiment qui n'existait pas à l'époque.
Soyez discrets, le coin est passant.
Félicitations
FTF : Steph@ne
STF : Cel_Alex
TTF : guizmonium242
Extraits de Corinne Delmas, « Vincent Chambarlhac, Amélie Lavin, Bertrand Tillier (dir.), Les Malassis. Une coopérative de peintres toxiques (1968-1981) »
Crédits photos : Jean François Parent en 1975, Elisa Burlet en 2000, Morgan, Imago
*Le Radeau de la Méduse