L’AISNE MAITRISEE
Son rôle dans le système défensif de la ville de Sainte-Ménéhould.
L’Aisne n’est pas étrangère à l’origine de la ville qu’elle traverse aujourd'hui. Ce cours d’eau et ce relief rocheux ne pouvaient que retenir l’attention de seigneurs soucieux de sécurité. Ainsi, dans les temps reculés, sur la butte du château fut érigée une construction à caractère défensif. Puis, progressivement, par conquête du marais, naquit et se développa un groupe de bâtisses à l’Ouest du rocher ; Château-sur-Aisne fut le premier nom de ses villes hautes et basses embryonnaires.
Les vastes marais, qui entouraient le Château, et au milieu desquels la bourgade était partie construite, rendait le pays malsain. Les habitants se voyaient souvent en proie à des maladies pestilentielles, occasionnées par les exhalaisons qui émanait de ces marais, et par défaut de circulation de l’air trop concentré à cause des bois ardents.
C’est au VIIème siècle que Drogon, sixième duc de Champagne, entreprit de renforcer les défenses naturelles du lieu. Il entoura de murailles très épaisses le pied du rocher et couronna le sommet d’un second mur flanqué de tours. Il construisit aussi un donjon sur le lieu le plus éminent du Château. Drogon fit également un autre rocher plus petit que celui du Château, et qui, pour cette raison, fut appelé Châtelet ; en sorte que la bourgade fut comme resserrée entre ses rochers qui lui garantissaient la sécurité des deux côtés.
Beaucoup plus tard François 1er en 1543 craignant les projets de Charles-Quint, ordonna de renforcer la place forte de Sainte-Ménehould. On raconte que par crainte de ce siège les titres précieux de la ville furent placés en lieu sûr, à Château-Thierry mais cette ville fut également pillée, on ne pu retrouver la totalité des Titres. L’ingénieur Marino et son adjoint Mondos (qui donna son nom à un chemin qui court autour de la butte, les fossés Mondos) furent chargé de l’exécution des travaux. Une importante main-d’œuvre participa à la restauration des remparts et des forts ainsi qu’à l’élévation de nouvelles fortifications de grés, qui fut utilisés comme matériau de construction dans les divers édifices. Marino pris l’initiative d’enceindre la ville d’eau, la citadelle et les ouvrages avancés, ouvrit du midi au nord du canal de trente à quarante pied de largeur, dans lequel il fit couler une partie des eaux de la rivière d’Aisne.
