Bien que suggérant fortement une métaphore grivoise, il semblerait que le mot « bitte » soit tiré du vieux nordique. C’est certainement sa forme significative qui lui donne du succès dans le langage courant, mais de là à penser que le terme est emprunté à l’argot, non.
Cependant, ce que nous appelons communément « bitte d’amarrage » n’est en fait qu’un bollard sur le quai d’un port ; cet objet prend le nom de « bitte » quand il se trouve en paire et... sur un bateau. C’est la version grand modèle du taquet d’amarrage des voiliers qui sert à tourner les aussières (gros cordages). Anciennement, les bollards étaient de vieux canons recyclés et plantés sur les quais d’amarrage, le terme de « bitton » étant parfois employé pour les désigner.
Aujourd’hui, le taquet a supplanté la bitte dans la langue maritime et de nombreux marins ignorent cette subtilité du terme.
Bien entendu, ce n’est pas une faute d’employer cette locution, sauf si l’on parle de bitte(s) d’amarrage double, mais cela reste une bonne occasion de briller en société ou au bar des matelots quand on est un marin d’eau douce.
Donc, un bollard, encore écrit billard, baulard ou boulard, est à l'origine une grosse masse à la fois cylindrique et coudée qui sert à amarrer les navires. Ce terme du vocabulaire maritime a fini par désigner toute pièce de bois ou d'acier, cylindrique, fixée verticalement sur les quais, pour capeler l'œil des amarres ou pour signaler une limite ou restreindre un passage.
Généralement doublé et monté sur le pont des navires, il est appelé bitte d'amarrage et sert à tourner l'autre extrémité des aussières. C'est la version « grand modèle » du taquet d'amarrage. Pour désigner l'organe à quai, le marinier emploie plutôt le terme de pieu.
Au XXIe siècle, ce mot désigne également une infrastructure destinée à diriger la circulation routière ou à prévenir l'accès à certains sites. Par exemple, l'entrée principale de plusieurs aéroports comportent une série de poteaux, alignés, destinés à empêcher le passage de véhicules automobiles1.