Ce n'est heureusement pas de cela dont François II est mort à Couëron mais, c'est sûr, le dernier duc de Bretagne en a bu, du Berligou.
Et ce n'était pas de la piquette semble-t-il.
Il s'agissait d'un vin rouge, issu d'un cépage de pinot noir apporté en cadeau, au XVe siècle, par Charles le Téméraire à son cousin breton, qui le planta dans sa châtellenie de Couëron.
Prenant le nom d'un lieu-dit local, il a prospéré longtemps sur les côteaux du Nord-Loire, y compris à Indre, donnant un breuvage « d'une qualité assez estimée » qui fut apprécié dans la région pendant plus de 500 ans, avant de sombrer dans l'oubli.
Douze vignerons et voila le réveil du Berligou qui s'annonce.
Ce cépage sera en effet réintroduit à Couëron, qui souhaite aujourd'hui réhabiliter son riche patrimoine historique, rural et industriel.
L'ambition communale, soutenue par l'Association des douze vignerons, reste modeste.
Elle se limite pour le moment à la création d'un petit carré de vignes, capable de fournir une cuvée symbolique mais porteuse d'une forte image. Pourtant, le Berligou a bien failli totalement disparaître. Il n'en restait en effet qu'un seul pied authentifié à Couëron de ce pinot historique.
En réalité, on doit sa sauvegarde à un viticulteur du Sud-Loire, Joseph Bosseau qui, en amoureux de son vignoble et du vin, en avait préservé vingt-deux ceps. La renaissance du Berligou a déjà commencé :
il fait l'objet d'attentions de la part de l'Institut français de la vigne et du vin à Vertou, qui en teste les qualités gustatives.
De là à imaginer une production à plus grande échelle, il n'y a qu'un pas que la ville de Couëron entend ne pas franchir elle-même.