Historique
Il est construit sur la Sélune, sur le territoire de l'ancienne commune de Vezins. Il alimente une centrale hydroélectrique.
Le pont des Biard avant la vidange.
Les travaux commencent en 1929 et s'achèvent en 1932. Ils sont dirigés par Louis Pelnard-Considère (1875-1955) et Albert Caquot (1881-1976), ingénieurs, pour le compte de la Société des forces motrices de la Sélune. Le barrage est mis en eau la même année.
Le barrage de la Roche-qui-Boit est considéré, pour le barrage de Vezins, comme un barrage « de compensation ».
Il est vidangé la première fois 1952 puis en 1982 et le 16 avril 1993 [1].
Description
Il mesure 35 m de haut et 278 m de long. Sa capacité est de 19 millions de mètres cubes [2].
Le lac de retenue mesure 19 km de long et couvre 200 hectares. Une base de loisirs y a été aménagée.
La puissance maxima de la centrale électrique installée est de 12 600 kW.
L'usine est équipée de trois groupes de 4 500 kvA, soit environ 12 000 kW et peut fournir 22 millions de kW en année moyenne [2]
Risques
Un plan particulier d'intervention (PPI) a été conçu, qui prend en compte les risques d'une rupture du barrage. Onze communes sont concernées : Céaux, Les Chéris, Ducey, Isigny-le-Buat, Poilley, Pontaubault, Saint-Aubin-de-Terregatte, Saint-Laurent-de-Terregatte, Saint-Martin-des-Champs, Saint-Quentin-sur-le-Homme et Le Val-Saint-Père.
ancien plan ORSEC à partir des années 80 - sources Archives communales Ducey
Vers sa suppression
Le 13 novembre 2009, Chantal Jouanno, secrétaire d'État à l'Écologie, annonce à Lisieux (Calvados) la suppression des barrages de Vezins et de La Roche-qui-boit, dans le cadre d'un « plan d'action national pour la restauration de la continuité écologique des cours d'eau » [3]. Elle indique qu'elle a demandé au préfet de la Manche d'« engager des opérations d'effacement des deux barrages et d'établir avec les acteurs locaux un plan d'accompagnement technique et financier des collectivités impactées ». Pour la secrétaire d'État, le barrage de Vezins présente « une impossibilité d'aménagement pour la montaison et la dévalaison des poissons migrateurs, en particulier des saumons, alors que la rivière [la Sélune] est classée en ce sens ».
Une opposition s'organise rapidement contre ce projet, d'un coût estimé « à 170 millions d'euros », qui menacerait « 800 emplois directs ou induits » [4]. Une association « Les Amis du barrage de Vezins » est créée, dont John Kaniowski est élu président
En février 2012, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, confirme aux élus que les barrages sur la Sélune seront bien détruits [5]. Elle précise que les opérations d'accompagnement seront mis en œuvre entre2013 et 2015 et que les opérations de vidage, de gestion des boues et d'arasement s'étaleront de 2015 à 2018 [5].