Découverte du patrimoine religieux de la commune de L'oudon
La commune de L'Oudon a été créée le1er Janvier 1973 par la fusion-association, décrétée le 26 Décembre 1972, des communes d'Ammeville (171 habitants en 1968), Berville (160 habitants), Écots (95 habitants), Notre-Dame-de-Fresnay (159 habitants), Garnetot (89 habitants), Grandmesnil (123 habitants), Lieury (242 habitants), Montpinçon (167 habitants), Saint-Martin-de-Fresnay (169 habitants) et Tôtes (125 habitants). Saint-Martin-de-Fresnay est alors désigné chef-lieu de l'association et donne son code insee (14624) à la nouvelle commune.
Saint-Martin-de-Fresnay
Eglise Saint-Martin
Quelques parties des murs de la nef de l'église de Saint-Martin-de-Fresnay peuvent remonter au XIIIème siècle. La porte occidentale, dont le tympan est orné d'une Charité de saint Martin, date du XIXème siècle. La tour en bois et ardoises s'élève sur la première travée de la nef et se termine par une flèche à quatre pans.
Le chœur a été remanié intérieurement au XIXème siècle : établissement d'une voûte ogivale reposant sur des colonnettes imitant le style du XIIIème siècle. Quelques années plus tard, l'Abbé Halley, curé de la paroisse de 1901 à 1908, fait exécuter de nouveaux travaux dans l'église, comme l'atteste la plaque apposée à l'intérieur au-dessus de la porte d'entrée.
Les vitraux, réalisés dans les ateliers Muraire, peintre-verrier à Evreux et successeur de Duhamel-Mariette, ont été posés sous l'administration du curé Halley. Deux de ces verrières ont été offertes par cet ecclésiastique : celui représentant saint Augustin en souvenir de son père et celui figurant l'enlèvement en pleine nuit de la dépouille de saint Martin en mémoire de sa mère.
L’église de Saint-Martin renferme un trésor de l’art flamand. Anne-Sophie RINCEL, étudiante à l’école du Louvre et membre de l’Association « Le plus grand musée de France », dont l’objectif est de faire restaurer rapidement des œuvres de qualité, a été invité, suite aux indications du Service Régional de l’Inventaire, à venir découvrir une toile datant de 1557. Cette peinture, une Crucifixion, est une peinture sur bois exécutée en 1557 par un des plus grands portraitistes et peintres historiques hollandais du 16e siècle, Martin Van Heemskerck (1498-1574).
Plusieurs détails sont remarquables : les crucifiés placés de chaque côté du Christ présentent des corps à la fois musculeux et serpentins et Van Heemskerck a fait juxtaposé au pied de la croix Sainte-Véronique tenant un voile sur lequel la tête du Christ a laissé son empreinte et un jeune homme portant un crâne, dont la traduction en hébreu se dit « Golgotha ».
Le mystère de la présence de l’œuvre dans l’édifice reste à ce jour entier : a-t-elle été acheté par un des seigneurs de Saint-Martin pour orner son église ou provient-elle d’une vente réalisée dans un établissement monastique au début de la Révolution ?
Remerciements à Christian Bouillie pour son aide précieuse sur la documentation.