Les fossés de Montifault
Ce panneau sur la RN 142, installé à l’initiative de M. Maurice Renaudat, commémore l’exécution de 41 personnes, lors de la Seconde Guerre mondiale à Bourges, d’avril 1942 à juillet 1944, sur le site de Montifaut dans l’enceinte du Polygone (champ de tir).
Six personnes furent fusillées en 1942, 21 en 1943, 14 en 1944. Parmi elles, 38 résistants du Cher condamnés à mort par un tribunal militaire allemand, deux comme otages, et un soldat polonais incorporé dans la Wehrmacht, exécuté pour insubordination.
POUR MÉMOIRE
La période de l’Occupation, celle de la Libération avec l’épuration, ont marqué l’histoire du XXe siècle par l’intensité des multiples mesures répressives.
De 1940 à 1944, des milliers d’habitants du Cher sont soumis à deux types de répressions impitoyables : celle de l’Etat français et celle des services allemands.
Avec la mise en place en juillet 1940 de l’Etat français, une répression, menée par des institutions de justice et de police d’exception, s’abat sur tous les opposants des deux zones du Cher : communistes, gaullistes, démocrates refusant la fin de la République.
Dans un premier temps, les occupants répriment les passages clandestins de la ligne de démarcation. A partir du 22 juin 1941 (attaque de l’URSS par l’armée allemande) ils pourchassent les communistes qui sont emprisonnés. Parmi ces détenus, des otages sont fusillés, d’autres vont figurer dans les premiers convois de déportés politiques partis de France.
Au fur et à mesure que la Résistance locale s’organise et agit : publications clandestines, nombreux sabotages, attentats, puis affrontements armés, les occupants, aidés par la police spéciale de Vichy, multiplient les arrestations de suspects, utilisant des agents français infiltrés.
Le bilan de l’action des services spéciaux de Vichy et du SD allemand (appelé communément Gestapo en France) est terrible : plus de deux cents personnes torturées, des exécutions sommaires, des dizaines de fusillés à Montifaut sur l’aire du champ de tir de Bourges, 500 déportés dans l’univers concentrationnaire.
A partir du 6 juin 1944, la répression nazie s’intensifie. Après des accrochages, des combats avec les maquisards, des représailles sauvages sont exercées : à Saint-Amand-Montrond, Thauvenay, La Goubarderie, Vierzon-Forges, Franclieu… Des maquisards au repos, des civils sont massacrés, des hameaux incendiés. Plusieurs résistants du Cher, arrêtés et emprisonnés, sont exécutés en dehors du département, comme à Orléans ou au Mont Valérien. Mais la plupart sont condamnés à mort à Bourges. Ce n’est pas le seul site d’exécution dans le secteur du Polygone de tir. Au nom de leur politique d’extermination, les nazis massacrent sauvagement 36 Juifs dans la ferme de Guerry les 24, 26 juillet et 8 août 1944. (Extrait de l’article du CG18 relatant l’inauguration de la plaque le 6 septembre 2012)