Avec ses tombes à l'ancienne, mangées par les herbes et le lichen, installées en quinconce au fond d'une petite impasse pavée, l'ancien cimetière de Chilly-Mazarin évoque un peu le célèbre cimetière juif de Prague… les visiteurs en moins. Fermé au public pour des questions de sécurité, le cimetière, qui date du XVII e siècle, ne voit guère passer que les services techniques, qui débroussaillent régulièrement, et deux familles, qui viennent encore fleurir les tombes de leurs aïeux.
Pour le reste, la mairie est face à un énorme mystère : elle ne dispose quasiment d'aucun élément sur les sépultures, de nombreuses inscriptions ayant été rendues illisibles par l'usure du temps. Le cimetière a été construit entre 1628 et 1630 à l'initiative du maréchal d'Effiat, surintendant des finances de Louis XIII puis maréchal de France, en même temps que son château et son parc (l'actuel parc de l'hôtel de ville). On estime qu'en l'espace de trois siècles près de 5 000 personnes ont été inhumées dans cet espace d'à peine 700 m 2. « A l'époque, on creusait très profond, et on empilait les dépouilles.
En surface, on dénombre entre 80 et 90 tombes, mais beaucoup d'entre elles ont été recouvertes par la végétation. « Il y a de nombreuses tombes remarquables, dont deux chapelles.
Joyau méconnu de Chilly, l'ancien cimetière est un vrai casse-tête pour la mairie, qui doit le sécuriser pour le faire visiter mais n'a le droit d'entamer aucuns travaux sans l'accord des ayants droit… dont on a aujourd'hui perdu la trace.
La municipalité, a pourtant fait de nombreuses recherches dans les archives, en France, à la Croix-Rouge, en Suisse, à Monaco, et même dans les archives militaires allemandes. « Deux soldats de la guerre de 1870, au moment où Chilly Mazarin servait de garnison, y sont enterrés. Mais nous n'avons pas leur nom. De façon globale, avec la naissance de l'état civil au début du XIXe siècle, nous n'avons plus le lieu d'inhumation des personnes, contrairement aux registres paroissiaux. Quant aux tombes les plus anciennes, celles du XVIIe siècle, il en reste peu de traces car à cette époque l'usage voulait qu'elles soient anonymes. Le pari est donc encore loin d'être gagné car « certains ayants droit ignorent sans doute qu'ils ont un parent enterré ici ».
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