Le mouvement Chipko
En 1974, et sans rien savoir de l’histoire d’Amrita, des paysannes illettrées du nord de l’Inde enlacèrent aussi des arbres pour empêcher des bûcherons d’abattre les splendides forêts de leur pays, les contreforts de l’Himalaya. Elles étaient révoltées de voir que la déforestation faisait fuir la faune sauvage et occasionnait pendant la saison des pluies des glissements de terrain catastrophiques qui tuaient des dizaines de personnes.
Ces paysannes furent si entêtées et déterminées qu’elles ne se détachèrent pas de leurs arbres avant d’avoir obligé les puissants industriels du bois à renoncer à l’abattage des forêts qui entouraient leurs villages. On appela ce mouvement de résistance spontané « Chipko », ce qui signifie en hindi « enlacer l’arbre ».
Les « Tree Huggers » américains
De nos jours, il existe, surtout aux États-Unis, le mouvement « Tree Huggers » (littéralement, « les enlaceurs d’arbres » ). Mais c’est davantage une démarche individualiste de méditation, une mystique personnelle parfois un peu bricolée, qui n’a rien à voir avec le courage collectif, profondément écoresponsable, du combat des Bishnoïs et du mouvement Chipko.
Aux États-Unis, les adversaires politiques des écologistes considèrent les activistes qui se battent pour défendre les forêts comme des terroristes. Ils veulent aussi les ridiculiser. Ils les assimilent donc à ces groupes de « mystiques de l’arbre » et surnomment les authentiques écologistes « Tree Huggers » de façon à les faire passer pour des illuminés. Et ainsi mieux les discréditer dans l’opinion américaine.