Porte géographique entre le bassin du Léman et la vallée du Rhône, le col de la Faucille (1.320m), situé à une quinzaine de kilomètres de Gex, a longtemps été un lieu prisé de la bonne société qui venait y respirer un bol d’air pur avant de s’ouvrir à un public plus large d’amateurs de montagne et d’espace.
Le col fait aujourd’hui partie du domaine multi activités des Monts Jura avec ses pistes de ski (piste et fond), ses sentiers de randonnée et de raquettes ainsi que ses nombreuses activités d’été.
Il se trouve à portée de godillots du Petit Mont Rond (1.543 m), du Montrond (1.596 m), duColomby de Gex (1.688 m) et à quelques heures de randonnée à peine du Crêt de la Neige (1.717 m), point culminant de la chaîne jurassienne.
Parcourir la crête ou faire une halte sur l’un de ces sommets permet d’embrasser d’un seul coup d’œil toute la magnifique chaîne des Alpes scintillante sous le soleil, la tache d’huile du lac Léman et son monumental jet d’eau ainsi que toutes les nuances de vert tirant sur le bleuté de l’épaisse forêt du Jura.
La route moderne a été construite sous Napoléon, au tout début du XIXème siècle. Col d'importance majeure, fréquenté par une circulation automobile malheureusement soutenue, il était le point culminant de la Route Nationale n°5 de Paris à la Suisse, jusqu'à ce que celle-ci soit déclassée par l'Etat en 2006, hormis un minuscule tronçon de quelques dizaines de kilomètres de Poligny à La Cure encore emprunté par l'ascension du versant nord. Il marque encore aujourd'hui la limite de la zone franche entourant Genève, qui occupe la totalité du Pays de Gex, et par conséquent, il est encore possible d'y rencontrer à l'occasion des douaniers effectuant des contrôles de marchandises dans les véhicules, très rarement il est vrai.
D'un point de vue historique toujours, la route du versant Nord, dans la Vallée des Dappes entre La Cure et le Tabagnoz, a longtemps présenté la particularité d'être une route française établie sur territoire suisse sur une distance d'environ une lieue, soit 4 kilomètres. Pour mettre fin à cette situation, le Traité des Dappes a été signé en 1862, procédant à un échange de territoires visant à rendre cette route entièrement française. Outre que la frontière longe désormais à très faible distance la route entre Le Tabagnoz et Bois-d'Amont, ce traité a surtout eu comme conséquence la partition en deux du hameau de La Cure, dont certaines maisons sont aujourd'hui encore établies à cheval sur la frontière, en particulier l'hôtel Arbez, ceci de manière à ce que la route du "Col de Saint-Cergue" soit entièrement en territoire suisse. La frontière est d'ailleurs parfaitement matérialisée à l'intersection des deux routes par une ligne de pavés.