La chapelle fut visitée dans l’ancien temps par une foule énorme de pèlerins. Saint-Antoine est un ermite égyptien né au IV e siècle qui passa une grande partie de sa vie dans le désert. 
Pour recevoir ses reliques, une église est fondée à la fin du XI e siècle dans le Dauphiné et une confrérie est fondée pour les honorer. L’église sera connue sous le nom Saint-Antoine- l’Abbaye et la confrérie deviendra rapidement un ordre, celui des Antonins.
La fonction de ces derniers sera le traitement des maladies en rapport avec la peste, notamment celle du « Feu de Saint-Antoine » ou érysipèle. Une réputation de savoir-faire médical L’ordre se développera rapidement à tel point qu’il sera constitué en dehors des innombrables « Maisons » locales de trois cent soixante-dix « Préceptoreries principales » dont celle d’Issenheim, au sud de Colmar connue pour son retable exposé au musée des Unterlinden. Celui-ci représente entre autres la tentation du Saint et sa rencontre avec Paul l’Ermite. La réputation des Antonins et leur savoir-faire médical associés au culte et à la légende de leur patron atteindront également la vallée de la Lièpvrette et aboutiront notamment au vallon du Petit-Rombach via la chapelle du château d’Echery dédiée au saint. Celle du vallon fut longtemps le siège d’un ermitage dépendant de l’abbaye de Murbach et l’on peut supposer qu’elle devint lieu de pèlerinage après que, selon les dires de l’historien local Lesslin, le retable du château détruit en 1636 y trouva refuge. Pour protéger et guérir le bétail On venait invoquer Saint-Antoine pour la protection et la guérison du bétail. Les pèlerins y apportaient de la viande et du sel pour les faire bénir ainsi que des petits pains en souvenir de la légende selon laquelle un corbeau apportait journellement un pain pour nourrir les ermites Antoine et Paul. Aujourd’hui, les petits pains sont remplacés par de la brioche découpée en petits cubes que l’assistance reçoit à la fin de l’office. Bien des éléments rappellent la tradition du saint homme : les quatre tableaux de la nef dont l’un représente précisément l’arrivée du corbeau tenant un pain dans son bec. Celui du fond de l’autel principal est une illustration de la légende de la source que le Saint a fait jaillir du désert. La statue de l’autel latéral sud figure le saint en pèlerin accompagné d’un porc en souvenir de ceux qu’élevaient les Antonins ou de ceux chassés par Jésus. Enfin la pièce maîtresse dont il a déjà été question, les deux volets du retable qui fermés exposent les effigies des deux personnes tutélaires associées à Saint-Antoine lorsqu’on l’invoquait pour la prévention ou la guérison de la peste et des maladies en rapport avec elle.
Source : Jean-Paul Patris.