Le fort du Rambétant
Pendant la Première Guerre Mondiale sur une partie du coteau, les militaires français avaient fait un aménagement que les allemands avaient dénommé « fort ».
En fait de fort c’était un assemblage de terre, tôles ondulées, fil de fer barbelé, tranchées et galeries d’accès. Le tout était semi-enterré mais il permettait d’observer les mouvements ennemis à pratiquement 360° sans être repéré même par l’aviation.
Il ne reste rien de cet aménagement hormis le socle d’une table d’orientation et quelques traces de tranchées dans la partie boisée du coteau.
Le mirador
A proximité du fort, vers Varangéville, s’élève un mirador, curieuse « Tour Effel » sur le plateau lorrain. Aujourd’hui, il ne reste que l’embase métallique. Cet observatoire date de la première guerre mondiale. Son but était de surveiller la vallée, de signaler des avions qui auraient pu éventuellement bombarder les usines Solvay ou Saint Gobain et si possible de les abattre.
Durant la deuxième guerre mondiale la structure joue le même rôle. Une antenne radio y est installée. Un petit détachement de soldats construit un abri semi enterré, recouvert de panneaux en bois, de tôles ondulées et de terre. Au lendemain de la guerre, dans ces périodes où l’on manque de tout, Jean Romac se souvient bien d’être allé, avec ses camarades Jean et René Hally récupérer les matériaux de construction de cet abri. Tout cela était très lourd et encombrant, sur des brouettes, dans des sentiers très étroits.
Les panneaux de bois, récupérés serviront à fabriquer une table de ping-pong. Cette table sera installée au sous-sol de l’école de garçons du Maroc à Dombasle et fera la joie de nombreux enfants. Les tôles galvanisées serviront à consolider la toiture d’un petit appentis.
La gendarmerie du Rambétant (par Madame Solange Calais)
Dans mon enfance, nous habitions cette maison isolée qui se trouve à droite du chemin de Marvaille, en arrivant sur le plateau du Rambétant (actuellement maison de Monsieur Zwiller). Il nous a été raconté que pendant la guerre 1914-1918, elle servait de prison ou de fort pour loger des soldats engagés qui se battaient entre eux. Lorsque mon père l’a achetée, elle avait subi de gros dégâts, les fenêtres, les volets et les portes étaient arrachés. Autour de nous existaient d’énormes tranchées où s’entremêlaient des barbelés et des branchages. Mon père, aidé d’un mulet, s’est donné beaucoup de mal à extirper ces barbelés, tout d’abord pour notre sécurité, et leur vente auprès d’un ferrailleur a été une petite aide dans la rénovation. Petit à petit, notre maison devint plus convenable, mais que de privations ! La vie quotidienne n’était pas facile, il fallait aller chercher l’eau potable bien plus bas, s’éclairer à la lampe à pétrole. L’hiver, nous étions isolés par les congères de neige expliquant les absences à l’école. Bons et mauvais souvenirs !
Dans mon enfance aussi, je me souviens avoir entendu parler d’un endroit servant d’hôpital de la guerre de 1914-1918, se trouvant à gauche dans la rue du Rambétant.
Tout au début de la guerre, en 1940, les occupants allemands sont arrivés à 4 heures au matin, en donnant des grands coups de botte dans la porte. Ils avaient à la main une carte d’état-major où notre maison était répertoriée comme « Forsthaus ». Ils avaient tendu des fils de téléphone partout et leurs avions survolaient les environs. Mauvais présage !
Je me souviens aussi, mais là, en 1944, dans les derniers moments de l’occupation, d’un char que les fuyards allemands avaient abandonné dans la rue Pierre Curie. Il s’est trouvé réduit en miettes par un tir américain.
avec l'aimable autorisation de l'association "Mémoire de Varangéville"
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