Les campagnes environnant Thiers ont longtemps été très peuplées et industrieuses. A l'élevage tradiutionnel bovin s'ajoutait de nombreuses cultures potagères et fruitières. Mais pour compenser un sol relativement pauvre, la plupart des paysans intervenaient dans le processus de fabrication des couteaux thiernois. En effet, dans un procédé quasi-fordien de fabrication du couteau, chaque étape de création de ces outils emblématiques étaient dévolus à un corps de métier particulier. Ainsi les forgerons battaient la lame, les émouleurs et les polisseurs leur donnaient leur tranchant, un autre intervenant fabriquait les pièces du manche en divers matériaux (bois, corne, nacre...) et les monteurs assemblaient le tout.
Aux paysans des montagnes étaient généralement dévolus l'une ou l'autre des deux dernières tâches, puisque l'action hydraulique de la Durolle n'était pas nécessaire. Leur travail secondaire de monteurs ou de fabricateurs de manches leur permettaient de beurrer les épinards en fin de mois, et ainsi de maintenir une assez forte population dans un coin de montagne relativement reculé et pauvre.
C'est avec la révolution électrique que les paysans ont petit à petit perdu leur valeur. Dans le même temps, au début du XX' siècle, l'exode rural fait rage, et la perte de cette activité secondaire précipite la fuite des populations, délaissant fermes et villages pour tenter leur chance à la ville.
Aujourd'hui, près d'un siècle plus tard, ce qu'il reste c'est de nombreux villages dont plus de la moitié des bâtiments sont en ruine.
Les villages de Vernièreset de Joanis, où est dissimulée la cache, en sont de criants exemples. Sur plus d'une douzaine de bâtiments seule une poignée sont encores habités. Autrefois, le village était même tellement peuplé qu'une petite école y avait été construite, aujourd'hui transformée en habitation, tout en bas du village, près de la route. Même l'ancienne cour de jeux est toujours visible.
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The process of cutlery in Thiers, from the 14th through 19th centuries, was peculiar because of the extreme separation th each step in the building up of knives. It was a bit like a form of proto-fordism : each step was given to another kind of worksmanship. The smith made the blades, the "émouleur" and polisher gave it its cut, the handlemaker made the knife handles (from wood, horn, shells, etc.) and the fitter brought all the pieces together.
Usually, as these steps did not need to be water-powered by the Durolle river, they were given to farmers, who could then imlprove their income in the otherwise rather poor farmland. This explains why so many people lived around here while other part of the Forez mountains were a lot less lively.
Unfortunately, as electriciy-powered factories started to appear in the early 20th century, the help of the farmers was no longer needed, and it enhanced the already-happening rural flee to the cities.
Now, a hundred years later, the only trace left from this time is half-abandonned villages. This one, Joanis, has only one or two still lived-in houses, out of a half dozen. The next village, Vernières, was big enough to house even a small school. Now the school is one of the only few still standing buildings, but is now a house.
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