Château de Richecourt
Richecourt, nommé Ruschecurtis, Ruchecort dans les vieilles chartes (1150-1217), était primitivement du comté de Bourgogne et de la châtellenie de Jonvelle ; mais plus tard il fut annexé, avec Aisey et Villars, au comté de Champagne, pour le bailliage de Chaumont, sans cesser néanmoins d’appartenir au diocèse de Besançon.
Au XIIIème siècle, Foulques de Rigny, seigneur de Richecourt, ayant tenté d’y élever un château, sur les ruines d’une ancienne forteresse, sans l’autorisation de Guy III de Jonvelle, le comte Othon IV intima l’ordre à celui-ci d’arrêter le projet de son insubordonné vassal, sous peine d’être puni lui-même. Cependant le château fut achevé, soit par la permission du suzerain, soit par le droit du plus fort. Ses murailles, de trois ou quatre mètres d’épaisseur, appuyées au couchant sur le lit de la Saône et sur un profond ravin, étaient flanquées de quatre tours de trente-six mètres de circonférence, dont les restes montrent encore un de ces terribles cachot appelés oubliettes : c’est une espèce de puits d’étroit orifice, pratiqué dans l’épaisseur de la maçonnerie.
Le château de Richecourt était une place d’armes importante, pour surveiller les passages de la rivière et les abords de Jonvelle. Cependant, malgré la force de ses remparts et de sa position, fut pris en 1476, 1595, 1636 et 1644, autant de dates funestes que l’on retrouve marquées par les diverses constructions du vieux manoir.
A moitié démantelée dans les invasions de Tremblecourt et des Suédois, la forteresse de Richecourt acheva de tomber en délabrement après la conquête de la Franche-Comté.
Près de ses ruines s’élève le château moderne (du XIXème siècle) de M. le baron de Dalmassy.
A cette belle demeure est lié, selon la tradition, le souvenir de séjours qu’y fit Juliette Récamier, cousine germaine de Madame de Dalmassy.Elle vint trouver refuge ici lorsque Napoléon la jugea indésirable à Paris.
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