C’était aux premières années qui suivirent la réforme de Cîteaux [fondé en 1098], des moines envoyés par l’abbé de Pontron s’en vinrent au pays de Bretagne chercher un lieu convenable pour la fondation d’un monastère.
[Mal reçus] ils arrivèrent dans un bois… et y passèrent la nuit sous l’abri d’un vieux chêne dans lequel ils découvrirent des rayons de miel sauvage. Exténués qu’ils étaient de fatigue et de faim, ce leur fut une grande joie ; leur première pensée fut de bénir la Providence et de remercier le Père céleste, qui donne la nourriture à tous… Ils résolurent de s’arrêter à cet endroit… La tradition rapporte que, plusieurs années après, le maître-autel de l’église abbatiale fut érigé à l’endroit précis où s’élevait le chêne aux abeilles… (Les Annales de Melleray) Abeilles et ruche se retrouvent dans le blason de l’abbaye http://www.abbaye-melleray.com/
Lithographie réalisée entre 1864 et 1870
Une longue tradition monastique se vit à Melleray… Si nous répondons à l’appel du Seigneur, si nous voulons prendre le chemin de la Vie, nous ne pouvons pas nous y aventurer tout seul. Une longue et patiente initiation est nécessaire à la suite des moines du passé.
Les premiers moines arrivent à Melleray vers 1142. L’église abbatiale est consacrée en 1183. Nous savons peu de choses sur le Melleray d’avant la Révolution car la chronique de l’abbaye dite la “Sçavante” a disparu. En 1790, il ne reste que sept moines. L’un d’entre eux peut être considéré comme confesseur de la foi.
En 1817, Dom Antoine Saulnier de Beauregard vient redonner vie à l’antique monastère de Melleray. Il était abbé de Lulworth en Angleterre, une des fondations de la Val-Sainte en Suisse où s’étaient réfugiés pendant la Révolution des moines de l’abbaye de la Trappe. Avec lui, arrivait une communauté bien formée de 57 religieux. Melleray fut ainsi le premier monastère vraiment constitué qui fit reparaître la vie monastique en France. Dom Antoine réunissait les qualités d’un grand spirituel et d’un grand organisateur.
Le clocher vu du cloître du XVIIIe s.
Mais la croix est source de vie, et des persécutions permirent l’implantation durable de la vie cistercienne en Irlande et en Angleterre. Les religieux étrangers, expulsés de Melleray, furent ainsi les fondateurs des abbayes de Mont-Melleray et de Mont-Saint-Bernard.
A Dom Antoine, figure de proue, succède, en 1838, Dom Maxime Mauloin, abbé humble et efficace. Dix ans plus tard en 1848, Melleray compte 150 religieux ; ce nombre ira jusqu’à 200. La communauté fonde Gethsémani dans le Kentucky aux États-Unis. Dans cette abbaye toujours prospère, Thomas Merton, célèbre par ses écrits, fut moine de 1941 à 1968.
Après avoir vécu sur une grande ferme, les frères gèrent à la fin du XXe siècle un atelier informatique d’arts graphiques pendant une vingtaine d’années.
En 1991, une nouvelle hôtellerie est construite.
Un magasin de produits monastiques, de livres et objets religieux est maintenant la principale source de revenu de la communauté.