C'est l'ouverture, au début des années 1990, d'une zone d'emprunt de matériaux pour la réalisation de l'autoroute A5 Paris-Troyes qui est à l'origine de ce plan d'eau.

Sur proposition de la Direction Régionale de l'Environnementet à partir des plans réalisés par l'Association des Naturalistes de la Vallée du Loing et du massif de Fontainebleau, laSociété des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône a accepté de remettre en état cette exploitation pour créer une vaste zone favorable aux oiseaux d'eau.

La proximité d'un plan d'eau plus ancien accueillant une faune et une flore intéressantes, justifiant en 1991 sa protection par Arrêté préfectoral de Protection de Biotope, a été un atout important pour la réussite de l'opération. Il s'est, en effet, comporté en véritable réservoir d'espèces pour la colonisation du nouveau plan d'eau.

Ainsi, en sept années d'observation, plus de 200 espèces d'oiseaux ont été observées sur le site, soit près de 70% des espèces notées dans la région !

En 1999, la Société des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône a cédé le site pour le Franc symbolique au Conseil Général de Seine et Marne au titre des Espaces Naturels Sensibles.

Afin d'en permettre la gestion, l'animation et le suivi scientifique, une convention a été signée entre le Conseil Général, l'ANVL, la commune de Marolles-sur-Seineet la SAPRR. L'ANVL est chargée de ses missions, et intervient régulièrement sur le site :

• par des chantiers de gestion, notamment pour l'entretien des îlots qu'il faut débarrasser annuellement de la végétation pour accueillir les sternes,

• par un suivi régulier par des ornithologues de l'association ayant permis de recenser à ce jour plus de 200 espèces d'oiseaux sur le site dont 120 à 140 en moyenne annuelle,

• par l'accueil de classes ou centre de loisirs sur le site et par l'organisation de sorties et journées portes ouvertes.

La vallée de la Seine est située sur l'une des plus importantes voies de migration nord-sud pour les oiseaux. La multiplicité des plans d'eau issus de l'exploitation du sable a permis de créer des milieux artificiels servant de halte aux oiseaux migrateurs. Le Carreau-Franc est particulièrement bien situé en raison de son dégagement, et du peu de dérangement, malgré la présence de l'autoroute et du TGV auxquels les oiseaux se sont visiblement habitués !

Au printemps et en automne, lors des passages migratoires , Barges, Courlis, Bécasseaux, Chevaliers... stationnent quelques

heures ou quelques jours, parfois avec des effectifs importants.

Les migrations sont également l'occasion de noter quelques raretés : Cigogne blanche, Aigrette garzette, Guifette moustac...

En hiver, quelques Canards souchets, chipeaux, siffleurs, pilets, Sarcelles d'hiver se mêlent aux nombreux Canards colverts, accompagnés parfois du Garrot à oeil d'or ou du Harle piette. C'est également la période où des groupes importants de Grands Cormorans viennent pêcher ou se reposer sur les îlots avec les omniprésentsHérons cendrés.

Le Carreau Franc abrite également des Sternes naines et des Fuligules morillons. Quelques Vanneaux huppés nichent dans la prairie chaque année, et plusieurs Petits Gravelots animent le site dès le mois d'avril. Ils constituent l'élément le plus remarquable de cette réserve.

La Sterne pierregarin, l'oiseau symbole, a vu ses effectifs monter jusqu'à 150 couples, faisant du Carreau Franc, la colonie continentale la plus importante de l'espèce au nord de la Loire. Plus de 500 couples de Mouettes rieuses s'y reproduisent avec, parmi elles, quelques Mouettes mélanocéphales, premier cas de reproduction de l'espèce en Ile-de-France.

Si les oiseaux sont les habitants les plus spectaculaires du plan d'eau et de ses abords, beaucoup d'espèces de libellules, de batraciens et de poissons s'y reproduisent également. La flore est également très variée puisque l'on passe des sables pratiquement nus à des saulaies anciennes en passant par des milieux prairiaux abritant deux orchidées : l'Orchis pyramidale et l'Ophrys abeille.

Bon géocaching!!!