Brigitte ou la nuit des temps
Les engins se sont tus, le chantier achevé
Et les hommes fourbus ont quitté la vallée
Les engins sont partis, ont laissé grand ouvert
Le Livre minéral aux pages de calcaire
Ouvert aux quatre vents, à la neige, à la pluie,
Et aux rayons ardents du soleil de midi
Tout en bas d’une page : une empreinte, une image
La trace de Brigitte allongée sur la plage
C’est ici qu’elle habite, c’est ce lieu qu’elle hante
Est-elle tout à fait morte ou bien encore vivante ?
Depuis la nuit des temps, elle rêve qu’on la délivre,
Attend le prince charmant qui trouvera le livre
Mon regard un beau jour tomba sur l’animal
Je restai fasciné devant cette spirale
Doucement, sans un mot je m’étais approché
Ma parole, c’était moi qui étais pétrifié !
L’emmener avec moi ? Ce rêve doux fou fut vain
Car la pierre est plus dure que la chair de mes mains
Mais pourquoi, direz-vous t’es-tu arrêté là
Au milieu de nulle part ? Je ne le dirai pas.
Chaque fois que j’arpente ce ruban de bitume,
Je ressens un mélange de joie et d’amertume
Car je sais qu’elle est là et je sais qu’elle est mienne
Immuable vaisseau des mers dévoniennes
Bon, il te faut d'abord trouver Brigitte ...