La cache se trouve au dessus de la Chapelle de la Galine. Cette
chapelle, édifice du XIe siècle, est le lieu d'un des plus
anciens pèlerinages du terroir marseillais. L'appellation
"Notre-Dame-de-la-Galline" s'explique par l'émouvante statue de
Vierge romane en bois qu'elle contient, et qui date du XVème
siècle. Assis sur les genoux de Marie, l'Enfant Jésus tient à la
main une petite poule (gallina, en latin).
Cette statue était portée en procession lors d'un pèlerinage
traditionnel, au cours duquel on priait Marie pour que la pluie
tombe. Ce pèlerinage connut un immense succès. Ainsi, en 1940, il
rassembla près de 4000 personnes ! Il est encore pratiqué de nos
jours, et a lieu chaque 8 septembre, jour de la Nativité de la
Vierge.
Selon les légendes, cette chapelle a été construite aux
premiers âges chrétiens par Lazare.
La partie la plus ancienne de la chapelle est à plan carré, coiffée
par une jolie voûte en croisée d'ogives. Elle fut agrandie au
XVIIIème siècle. En fouillant son sous-sol en 1980, on trouva une
salle souterraine, contenant un ossuaire et un sarcophage,
appartenant à l'ancien cimetière de la Nerthe.
Pour accéder à cette cache, vous emprunterez sur quelques dizaines
de mètres un sentier qui vous conduira aux ruines d'un site
d'habitat médiéval où l'on devine des tours, vestiges probables
d'un château fort (les tours étaient encore visibles en élévation
au début du 20e siècle). Par ailleurs, le cadastre de 1819
mentionne "château de la Nerthe" hors agglomération.
En 1827, c'est François de Janson qui était le
propriétaire de ce bâtiment , ce "château de la Nerthe" figure
encore sous ce nom sur la carte d'état-major de 1933.
En 1875, ne restaient plus de l'ancien hameau que cinq ou six
maisons habitées.
Le recensement de 1886 mentionnent huit "maisons". Dans
l'entre-deux-guerres, quelques cabanons ont été construits.
C'est probablement au cours de la Seconde Guerre mondiale qu'a
été érigé un blockhaus, complété par des murs antichar.
Nombre de constructions appartiennent aujourd'hui à la Société
coloniale des chaux et ciments Portland (Société Lafarge) , qui a
acquis les terrains au début du 20e siècle.
L’accès en voiture au
hameau de la Nerthe se fait soit au sud par l' Estaque, soit au
nord par Plan des Pennes Mirabeau. Personnellement,
j'apprécie l'accés par le massif, au nord, pour redescendre par
l'estaque au sud. Là, le regard se
porte sur l’habitat précaire, habitat à la méditerranéenne,
parfois plus proche du « gourbi » que de la maison d’ouvrier.
Des épaves de voitures apparaissent très vite comme fond de décor.
Pauvreté, misère, saleté sont les attributs de l’Estaque dès
que l’on franchit les limites des lieux conseillés à «
visiter » par le site Web du comité d’intérêt de
l’Estaque. Des bâtisses industrielles
abandonnées servent d’arrière-plan au paysage urbain qui
s’offre à lui. Il s’agit de ce que l’on dénomme «
la friche industrielle de l’Estaque », espace abandonné par
Atofina (ex-Atochem et ex-Kulhmann) Des travaux sont en cours à
proximité du hameau pour permettre le stockage sur 25 hectares de
14000 containers sur trois étages. Je n'en dirai pas plus, la
"guidelines" de Grounspeak me l'interdisant.
Pourtant
ces paysages ont été, jadis, une source
d'inspiration pour des peintres célèbres, tels que Cézanne,
Braque, ou Auguste Renoir qui déclara le paysage de L'Estaque
« le plus beau du monde ». Une autre facette de
Marseille...