Le chemin de terre est, en Bretagne, la relique d’un paysage au temps paysan. Le chemin creux s’est enfoncé dans la terre au fil des siècles, il s’est étayé de talus maçonnés, s’est coiffé de houx, de chênes ou de châtaigniers.
Le chemin creux fut d’abord de labeur, mais il fut aussi chemin de pèlerinage, de noces, de contrebande et d’insurrections. Le suivre revient à faire l’école buissonnière, à apprendre l’histoire et la géographie du pays où il sinue.
Un vieux chemin creux n’est pas un raccourci mais une liaison vagabonde. Il dédaigne la perpendiculaire et réfrène le pas rapide du voyageur pressé en multipliant les détours et les circonvolutions.