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En 1890, les frères Stumm, qui possèdent déjà des usines en Sarre,
fondent l'usine à fonte d'Uckange avec 4 hauts-fourneaux et en
ajoutent 2 en 1904. En pleine période de l'Annexion, cela apparaît
comme une volonté pour les entreprises allemandes de se développer
dans le nouvel espace " conquis ". Avec d'autres usines allemandes,
elles concurrencent directement les grands groupes lorrains tels "
Les petits-fils de François de Wendel et Cie " et les autres
dynasties lorraines de maîtres de
forge.
L'emplacement du site, entre chemin de fer et Moselle,
permet l'acheminement de la production de fonte de moulage et
d'affinage de différentes qualités parfois à des milliers de
kilomètres. Cette fonte, sous la forme de " gueuses " était envoyée
à travers la France, dans des usines de fabrication automobile, de
bâtis de machine, de sanitaires. Elle était également revendue sous
forme liquide à des aciéries où elle était
affinée.
Suite au traité de Versailles qui met fin à la guerre de
14-18, l'usine se retrouve entre les mains d'un groupe français, la
" Société des Forges et Aciéries du Nord et de la Lorraine ". Une
première vague d'investissements a lieu à partir de 1929, avec
notamment la rénovation du HF U4 entre 1930 et
1932.
![](http://img.geocaching.com/cache/e9596437-f696-459b-a426-6d19bb39ea70.jpg)
Au cours des Trente Glorieuses, le site est pris dans les
mouvements de réorganisation et de concentration qui traversent la
sidérurgie française. Toujours centrée sur la production de fonte,
l'usine d'Uckange reste de taille modeste et ne connaît pas de
transformations radicales. Elle devient filiale d'Usinor puis est
modernisée entre 1966 et 1970, en même temps que l'on achève de
passer de la minette lorraine, minerai de fer phosphoreux, au
minerai hématite importé, plus rentable et adapté aux exigences de
la clientèle de la fonderie.
À partir de 1975, de nombreuses expérimentations techniques en
collaboration avec l'IRSID (centre de recherche situé à
Maizières-lès-Metz) sont mises en œuvre au sein de l'usine :
injection de fuel et de charbon pulvérisé dans les tuyères à la
place du coke traditionnel; chauffage de l'air à l'aide de torches
à plasma. Les hauts-fourneaux sont alternativement éteints et
rallumés pendant cette période, la marche à deux ou trois
hauts-fourneaux s'adapte au rythme des
commandes.
Rendue publique à l'été 1991, l'annonce de la fermeture du
site d'Uckange surprend tout le monde… Pendant six mois,
Uckange vit au rythme des manifestations : défilés et pétitions se
succèdent au cri de " L'emploi au cœur ! ", slogan du
collectif de soutien de l'usine qui regroupe des militants des
syndicats. Bernard Lavilliers, comme à la fin des années 1970
lorsqu'il s'est engagé au côté des travailleurs lorrains en lutte,
accepte de venir donner un concert de soutien dans l'usine même, au
mois d'octobre 1991.
L'ultime moment de la lutte se déroule le 17 décembre 1991 :
la population est conviée à assister à la dernière coulée du U1, le
dernier des hauts-fourneaux d'Uckange encore à feu. Ce jour marque
la fin de l'usine en tant qu'unité de production et sa renaissance
immédiate en lieu de convivialité et de culture, dans un refus du
fatalisme et du repli sur
soi.
En 2005, après près de quinze ans d'abandon, la Communauté
d'Agglomération du Val de Fensch devient propriétaire du site et
entame immédiatement d'imposants travaux de mise en sécurité et de
désamiantage, préalable indispensable à à
la mise en œuvre du projet de Claude Lévêque, " Tous les
Soleils " et
à l'ouverture au public le 1er octobre
2007