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Le bois de Renémont

Le bois de Renémont à Jarville-la-Malgrange, jalonné par le ruisseau du Fonteno, qui prend sa source sur le plateau de Brabois, est un territoire vierge de toute exploitation, propice à une biodiversité qui mérite qu’on y porte attention.

D’une superficie de 2,8 hectares, ce poumon vert au cœur de la ville offre aux visiteurs un espace boisé de frênes, de chênes et bien d’autres essences encore. Les promeneurs apprécient particulièrement cet environnement naturel où l’homme maîtrise la végétation sans la dompter tout à fait.

Seules quelques allées aménagées permettent de sillonner et d’explorer ce bosquet verdoyant.

La convergence de la forêt, de l’eau et des prairies proches favorise le développement d’écosystèmes riches et diversifiés. De nombreuses espèces d’oiseaux viennent y nicher sans être dérangées par les chasseurs d’images ou ornithologues à l’affût de clichés singuliers. Les renards, petits rongeurs et batraciens y trouvent un refuge à l’abri de l’activité humaine.

Un lieu historique

Au Moyen-âge, ce lieu dénommé bois de Jarville a vu se rassembler le 5 janvier 1477 l’armée de René II qui s’élança victorieusement sur les troupes du Téméraire, lors de la bataille de Nancy.

Le château de Renémont

En 1823, François Gouy, propriétaire du château édifié dans ce parc, féru d’histoire, baptisa ce site parc de Renémont en mémoire de René II. La bâtisse subit plusieurs transformations au cours du temps, mais on peut toujours y admirer une superbe façade Visconti sur l’un des pignons du petit château. Par la suite, un Petit Séminaire y fut construit. Aujourd’hui, les Compagnons du Devoir y cohabitent avec un centre de formation, de logistique et de conduite.

M. de Lunati-Visconti, membre d'une puissante et antique famille du Milanais, s'était attaché à la fortune de Charles V de Lorraine, et lorsque Léopold, fils de ce prince, revint dans ses Etats, il l'y suivit et mourut en 1725, capitaine des Cent-Suisses de sa garde. M. de Lunati-Visconti ne fit donc rien autre chose que d'utiliser, pour l'ornement de son hôtel, des sculptures qui dataient déjà d'un siècle avant son arrivée en Lorraine. Composées, en grande partie, d'attributs militaires, elles semblent avoir été exécutées primitivement pour l'arsenal de Nancy ; mais les malheurs survenus pendant le règne du duc Charles IV n'auront pas permis de leur donner cette destination. C'est probablement l'œuvre de Florent Drouin, à la fois sculpteur et architecte, au talent duquel Nancy est redevable d'ouvrages si remarquables, exécutés de 1590 à 1612. On croit reconnaître son ciseau dans les grands et les petits bas-reliefs ou panoplies de rentablement et dans les riches culots qui décorent les tympans des arcades. Les figures engagées sont dues à des artistes secondaires.

En 1842, comme on se disposait à démonter cette façade pour l'envoyer à Paris, un habitant de Nancy se hâta d'en faire l'aquisition et la fit transporter à Jarville, dans une campagne, où, sous la direction de M. Vivenot, architecte, elle fut reconstruite avec cinq fenêtres de face au lieu de quatre, de manière à avoir une porte centrale au lieu d'une entrée sur le côté. Elle est isolée du reste des bâtiments, sur lesquels elle fait saillie, par deux ailes en retraite qui n'existaient pas dans l'hôtel Visconti. Les pilastres des angles ont été également ajoutés pour consolider l'édifice. Il a fallu sculpter un cinquième panneau pour compléter l'entablement ; il est placé au-dessus de la fenêtre du milieu, entre les grandes panoplies anciennes, et représente les armes de Lorraine. On a, du reste, imité et respecté religieusement le caractère primitif du monument, dans toutes les parties qu'on a été obligé de renouveler.

Il ne sera peut-être pas sans intérêt de faire observer que le parc dans lequel s'élève aujourd'hui ce monument, a reçu le nom de Renémont, en souvenir du fait historique dont il a été le théâtre le 5 janvier 1477.
C'est là, en effet, qu'était situé l'ancien bois de Jarville, à l'abri duquel le duc René fit avancer la plus forte partie de son armée, et d'où il s'élança ensuite sur les Bourguignons, qu'il prit en flanc et mit en fuite.