Cette église que nous pouvons actuellement
observer a été rebâtie comme beaucoup d'autres après la première
guerre mondiale, dans le style de la reconstruction, en faisant
appel aux technologies développées alors, soit le béton, les
briques et les parements de pierre. Comme souvent la couverture est
en ardoises, sauf la flèche, qui est couverte en ciment. De
l'édifice précédent il est intéressant d'admirer le porche avec ses
colonnes portant encore des traces de polychromie, et à l'intérieur
en entrant à gauche un superbe bénitier portant la date de
1654.
Les Fresques
Si vous avez beaucoup de chance, une visite vous
serra peut être possible et vous pourrez découvrir derrière les
deux autels, des fresques monumentales, l'une présentant Jésus
crucifié entouré des saintes femmes, l'autre, derrière l'autel
latéral présentant des anges montant vers le ciel. Ces œuvres
sont signées de Jean Eugène Chapleau, et datées de 1933. Cet
artiste est né à Paimboeuf en 1882, et est mort en 1969. Après des
études à Saint Nazaire, il a suivi l'école des Beaux-arts, s'est
particulièrement voué à la fresque, de sorte qu'on rencontre
souvent ses œuvres lors de la restauration d'églises
détruites par la grande guerre. Près de chez nous on peut admirer
ses peintures à l'église Saint Martin de Martigny-Courpière, et à
Monthenault, deux cités de l'Aisne. Il était aussi un fervent
défenseur de l'art populaire breton et s'était installé au Croisic
dans un ancien hospice dont il avait transformé la chapelle en
atelier. Il aimait y travailler avec de nombreux artistes tels
Fréour, Cholet, Gauthier, Leleu, et bien d'autres. Fresque et art
de la fresque, ceci ne peut et ne doit pas être confondu avec la
peinture murale tant par la technique, la méthode, et les résultats
obtenus. Le principe de la fresque est de poser la peinture sur un
enduit frais (en italien a fresco signifie dans le frais), qui lors
de son séchage enferme les pigments, les protège alors par la
formation d'une couche protectrice de carbonate de calcium, et peut
même leur donner un aspect brillant. Ici le principe est le même,
les pigments sont posés sur le ciment encore frais qui les
enfermera lors de son durcissement ; on retrouve cette méthode de
la fresque sur ciment chez des artistes contemporains de E
Chapleau, dont le plus connu pour nous est Maurice Pico, peintre de
la salle des mariages de la mairie de Montdidier.