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La Pierre droite [CITO-BLO] Traditional Cache

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miguaine: Bonjour aldrig,

Cache archivée définitivement pour permettre éventuellement à un autre géocacheur d'en placer une dans le secteur.

Cordialement,
Miguaine - "Geocaching HQ Volunteer Reviewer"

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Hidden : 5/20/2011
Difficulty:
3 out of 5
Terrain:
3 out of 5

Size: Size:   micro (micro)

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Geocache Description:


Cette cache à été posée pour l'Event CITO : GC2J837 du 22 mai 2011

 
 
Parler de Gargantua en commençant par ses pieds
 

 On dira ce qu’on voudra du menhir d’Ecuelles, mais il semble bien désormais que son statut de premier témoin archéologique lui convienne à merveille. Pourtant, il fut une période où il n’était pas le seul. Le territoire est en effet très riche en sites anciens de toutes sortes. Ce n’est pas vraiment le propos, mais débordons un tantinet, ça ne peut faire de mal à personne. Pas moins de deux sépultures préhistoriques auraient découvertes et fouillées respectivement par Chouquet vers 1876, et Bergeron-Champonnaire en 1908. La première, un tumulus néolithique, se trouvait près de l’étang de Moret. Il renfermait des ossements humains calcinés, des fragments de crânes ainsi qu’un couteau en silex et une amulette en schiste. La seconde, les ruines d’une allée couverte, que les professionnels rattachent à l’ensemble Seine-Oise-Marne, subsistaient au lieu-dit Saint-Lazare. Une dizaine de squelettes jetés en vrac et divers outils de silex furent exhumés. Le site du Rocher d’Ecuelles était lui, pourvu d’importants vestiges néolithiques, tout comme la station de Ravanne, où se superposaient et se mélangeaient poteries du Bronze, du Fer, romanes et mérovingiennes.


 

MENHIR DE LA PIERRE DROITE  (ECUELLES)

La Pierre Droite est le nom le plus courant du menhir. On l’appelle parfois « Pierre Levée », mais pas souvent. Avec un «t » en plus, elle apparaît comme telle sur le Plan de la seigneurie d’Ecuelles et de Ravannes de 1785. Ce bloc mesure 3,50 m de hauteur. D’après Paul Bouex, ce menhir aurait été au centre d’un alignement comprenant l’ossuaire néolithique de Saint-Lazare et le dolmen défunt de la « Pierre Lourde » à Episy. Situé à l’origine au bord du canal du Loing, il fut déplacé à son endroit actuel en juin 1944 (en 42 pour d’autres) au moment où les travaux d’agrandissement du silo ont débuté. Vers 1860, un type plutôt gonflé entreprit de creuser à la base du menhir. Il trouva sous une couche de grosses pierres un squelette humain recouvert de cendres. Il était allongé sur le dos, la tête tournée vers l’Est. Près du crâne reposait ce qui semblait être une hache polie de couleur noire. Dommage que le corps n’ait pu être conservé. Difficile après ça de se faire une idée sur le type de sépulture en présence. Le fait est que rien n’indique qu’il s’agisse d’une réalisation préhistorique. Les haches polies ont toujours fait l’objet de croyances populaires. Reste bien la couche de cendres et la tête tournée vers l’Est. Mais là encore, rien n’est joué.
Les traditions rapportent que les paysans venaient aiguiser leurs faux au sommet du mégalithe, ce qui au fil du temps aurait créé ces longues rainures visibles sur la face nord-ouest. L’abbé Pougeois, toujours lui, était persuadé que le menhir était un monument commémoratif de la légendaire bataille de Dormelles, dont je vous ai parlé dans le chapitre précédent, ou de celle de Lato Fao. Certains ont même poussé le bouchon un peu plus loin en y voyant un repère marquant les différentes stations de cette même bataille. Dans un registre différent, Albert Bray lui a attribué à tort la légende des couteaux du menhir de Diant. Ce n’est pas fini. En juillet 1879, le marquis de Roy, en pleine ferveur celtisante, s’imaginait que ces roches monumentales auraient été consacrées aux cultes druidiques. On ne lui en voudra pas trop. Ce genre d’interprétation était monnaie courante à l’époque. Ce qui est plus grave c’est qu’aujourd’hui encore, sur le site Internet de la mairie d’Ecuelles, on en est toujours à alimenter cette confusion.



LA PIERRE DROITE (RAINURES DU SOMMET)

 

Une autre légende met en scène une figure célèbre du patrimoine mythologique, le géant Gargantua. Je crois que c’est le moment de faire le point sur ce personnage. On sait aujourd’hui que Gargantua n’est pas une invention de Rabelais. Il l’aurait emprunté à la culture populaire orale et remanié à sa sauce. Bien avant ses ouvrages, des livrets de colportage relataient déjà les aventures du célèbre géant. En 1532 est publiée une œuvre anonyme, les Grandes et inestimables croniques du grant et enorme geant Gargantua. Elle reprend un ancien fonds qui transparaît dans d’innombrables traditions populaires. Il y a un peu moins de vingt ans, Guy-Edouard Pillard, rassemblant tous ces écrits ainsi que les travaux de l'Académie celtique, de Gaidoz, Bourquelot, Sébillot et Dontenville, s’est sérieusement penché sur la question. Il en a déduit que derrière le géant truculent et glouton se cachait peut-être une très ancienne divinité apparemment bienveillante et certainement pré-celtique.
Gargantua est un être hors du temps. Il peut être considéré comme la personnalisation d’une énergie gigantesque mais bienfaisante qui ordonne le chaos primordial, renouvelle le monde et le rétablit quand les besoins se font sentir. Il est finalement très proche des grands héros civilisateurs des cultures premières et par exemple a beaucoup de points communs avec les « entités du rêve » de la civilisation des aborigènes d’Australie, même s’il n’a pas de rapports directs avec eux, à part peut-être dans l’inconscient collectif. Comme elles, il survient quand le monde est déjà en place. Il est là pour parfaire la création et en même temps pour lutter contre les forces maléfiques figurées par d’autres géants hostiles, ou des monstres de toutes sortes. Il modifie les paysages et les aménage, rend les terres fertiles, défriche, créé des collines et des buttes, des montagnes et des rivières, pourvoit au bien-être des hommes et apporte toutes les conditions propices à leur développement. Durant ses pérégrinations, il laisse ici ou là des traces de pas ou de doigts, oublie ses pierres à affiler, ses éléments de jeu, différents objets domestiques et même des morceaux de son corps. Beaucoup de mégalithes font parti du mobilier de Gargantua et sont appelés chaise, fauteuil, gamelle, lit, écuelle. Ces derniers donnent parfois lieu à des cultes de fécondité ou à des pratiques de magie populaire. Il n’y a pas une région en France qui ne porte l’empreinte de son passage et bien que sa fonction et sa véritable image soient aujourd’hui fragmentées au travers le légendaire et la géographie, il reste l’une des pièces essentielles d’une mythologie perdue.

Retour à Ecuelles. Parmi les activités pratiquées par Gargantua, il y en a une qui revient régulièrement : le jeu. Dans le Gâtinais, il apprécie particulièrement le lancement de palets. Il faut avouer que certains monuments s’y prêtent ou s’y prêtaient tout à fait. Une légende, à cheval sur le territoire d’Episy et d’Ecuelles, rapporte ceci :
« Gargantua passant dans le pays s’amusait à jouer aux quilles avec la Pierre Droite (menhir sis à Ecuelles, dans la vallée de l’Orvanne à 4 kilomètres de là), et laissa tomber un de ses palets »
On raconte également que « Gargantua, en balade dans le coin, décida de s’amuser un peu. Il avisa la Pierre Droite et se dit qu’il pourrait s’en servir pour jouer aux quilles. Il ramassa deux trois cailloux, recula sans doute vers les hauteurs du faubourg d’Ecuelles et essaya de l’abattre. A chaque fois, il manqua son coup. Peut-être que les grès que l’on trouve dans les environs témoignent de cette maladresse ? On n’en sait rien. Ce qui est sûr, c’est que l’un de ses projectiles parcourut un bon bout de chemin avant de finir sa route. Il traversa le village, franchit le Rocher d’Ecuelles et les anciens lieux-dits le Paradis et l’Enfer, et la Pierre Gêvre (Gêvres, Gevre ou d’Eve), passa pas loin de la Roche Galeuse, avant de sillonner le climat des Roches à Biard ou Picard, pour enfin se planter à Episy et devenir la Pierre Louve, un dolmen aujourd’hui détruit »
Partant du postulat que le lanceur de palet doit inévitablement se trouver sur la même ligne reliant la quille et la pierre tombée, un second point de lancer situé à l’opposé est aussi envisageable. Gargantua devait donc se trouver du côté du menhir de la Pierre aux Cailles de Nonville, mais cette fois-ci sur la trajectoire de son projectile on ne relève rien de bien intéressant.       
            Ce n’est pas tout. « Traversant une étendue marécageuse à proximité de Moret, Gargantua s’embourba, et les semelles de ses souliers laissèrent de profondes traces dans le sol. Ces dernières sont encore visibles aujourd’hui, c’est l’étang de Moret ». C’est vrai que vu du ciel ce réservoir ressemble à une grossière empreinte de pied. En revanche il n’est pas certain que ce récit date d’une époque vraiment reculée. Cet étang est artificiel, et il a été produit par un barrage établi sur l’Orvanne à une date que j’ignore (il est déjà présent sur une carte de 1697). En toute logique, on peut supposer que la légende n’est pas antérieure à sa construction. Il en sera de même pour les suivantes, car j’ai bien l’impression que dans cette partie de la Seine-et-Marne les légendes concernant Gargantua ont été élaborée à une époque pas si éloignée que ça. D’ailleurs je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi il n’existe pas de toponymes anciens mentionnant le géant. L’oralité d’accord, mais à un moment ou un autre s’il y a légende ce n’est qu’une question de temps pour qu’un toponyme voit le jour. Il y a des tas d’exemples où légendes et noms de lieux sont liés, mais jamais avec Gargantua. Bizarre.

Additional Hints (Decrypt)

Ynvffrm-ibhf cbegre cne yr pbhenag éyrpgevdhr whfdh’nh 6 èzr. Gebh gebap

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)