Les
dinosaures du Veillon
Dans le Centre-Ouest, sur la côte atlantique, le sud du
département de la Vendée est constitué de roches sédimentaires,
c'est l'extrémité septentrionale du Bassin Aquitain que borde au
Nord la chaîne hercynienne du Massif armoricain. Les géologues
estiment que cette montagne atteignait 8000 mètres d'altitudes lors
de son érection à l'ère primaire. De nos jours ne subsiste qu'un
substratum très érodé visible à la base des falaises littorales. Au
dessus, les couches géologiques recèlent des trésors
paléontologiques dont des traces de dinosauriens.
A 15km au sud-est des Sables d'Olonne, la commune de
Talmont-Saint-Hilaire est arrosée par un modeste fleuve côtier Le
Payré. Il se jette dans l'océan au lieu dit la plage du Veillon.
Cette zone estuarienne est une zone naturelle fragile, en amont de
laquelle on trouve une activité ostréicole. Au Moyen Age ce fleuve
côtier permettait aux bateaux de remonter jusqu'à
Talmont-Saint-Hilaire où on peut encore y découvrir le château
fort.
La zone côtière est essentiellement connue pour ses activités
touristiques, mais la plage présente d'autres attraits pour le
paléontologue.
Les empreintes de dinosauriens ne sont visibles qu'à certaines
périodes de l'année, surtout en hiver lorsque les courants marins
entraînent le sable au large. Pendant la période estivale,
l'observation paléontologique reste plus délicate car le sable et
les algues envahissent les lieux.
La découverte du site
Au début du vingtième siècle, vers 1930, un naturaliste et
géologue vendéen Edmond Bocquier avait observé des cavités en forme
de pied dans la roche. Il ne sut pas exploiter sa découverte et il
préféra attribuer ces formes à une usure géologique
naturelle.
En 1963, M. Gilbert Bessonnat,Ingénieur chimiste de profession,
passionné par les sciences, découvrit ces traces en effectuant un
travail de relevé géologique de la falaise. Il sut identifier les
traces redécouvrit comme étant des traces de dinosauriens. Dès lors
la découverte fut paléontologiquement exploitée par F. Lapparent,
C. Montenat et M. Ters. Lors de la découverte le gisement fut
pillé. Aujourd'hui il est protégé et seule l'observation et les
photographies sont permises.
Aspects géologiques
Le paléoestuaire du Veillon est essentiellement connu par son
ichnofaune à traces tridactyles de dinosauriens bipèdes. Il est
géologiquement situé dans un horizon infraliasique qui s'inscrit
entre le substratum cristallophylien et le Pliensbaschien
transgressif.
Les empreintes, par milliers, se succèdent sur trois couches
géologiques dont la puissance totale ne dépasse guère une dizaine
de mètres.
A la base, la première strate, qui mesure moins de deux mètres
d'épaisseur, est une brèche cimentée à petit graviers de quartz.
L'observation de ces roches en lames minces montre la présence
d'indices de sols de plaines alluviales tropicales. L'ensemble des
études révèlent qu'il s'agissait d'une zone plane avec des apports
liés à la crue du fleuve.
Le second niveau de 2,5 mètres d'épaisseur est constitué d'une
alternance gréso-marneuse . Les grès recèlent des traces de
racines, des rides d'oscillation de l'eau (riplle marks) mais aussi
des trémies de sels ou des fentes de dessications. Lors de sa
formation, l'environnement était celui d'une lagune où le rôle du
fleuve demeurait encore très important.
La troisième couche est constituée par un calcaire dolomitique
argileux jaune plus ou moins coquiller connu sous le nom de «
calcaire Nankin » . C'est le dernier étage présentant des traces de
dinosauriens. Au sommet, divers éléments révèlent l'accumulation de
cordons de tempêtes où la plage de fond de baie était très
largement ouverte sur l'océan.
Le paléoenvironnement
Il y a 204 millions d'années, à la limite du Rhetien (fin du
Trias) et de l'Hettangien (début du Lias inférieur), la flore était
essentiellement constituée d'une végétation de l'ordre des
coniférales, révélant une certaine aridité du milieu, sans doute
liée à la salinité. Des prélèvements et analyses d'échantillons ont
permis d'identifier notament quatre taxons de la famille des
Cheirolépidiacées à savoir :
Brachyphyllum bessonnatii - Hirmeriella airelensis - Pagiophyllum
araucarinum - Pagiophyllum peregrinum.
Les dinosaures
L'étude des traces (photographies, relevés….) permet de
distinguer différents dinosauriens bipèdes dont :
les Eubrontes - les Grallator - le Talmontopus
Les Eubrontes veillonensis ont laissé les plus grandes traces
connues actuellement sur le site. Certaines empreintes peuvent
atteindre 0,50 m. Elles présentent trois doigts. A leur extrémité ,
on distingue nettement des griffes.
L'étude des pistes révèlent des enjambées de plus d'un mètre ce
qui laissent penser qu'ils avaient une hauteur d'environ 3 mètres.
Le parallélisme de certaines pistes atteste que ces animaux
vivaient en troupeaux, se déplaçant d'un lieu vers un autre pour
subvenir à leur existence.
L'absence de traces caudales permet de savoir qu'il relevait leur
queue pendant les déplacements. Lors des arrêts, elle servait de
point d'appui comme en témoignent les empreintes.
L'étude des traces ne permet pas d'obtenir des informations sur le
régime alimentaire de ces dinosauriens bipèdes car la présence de
griffes ne signifie nullement qu'il s'agit de carnosaurien (exemple
les lapins qui ont des griffes, sont herbivores). Seule la
découverte de dents et de machoires permettrait d'en savoir plus,
mais le milieu estuarien, un peu acide est peu propice à la
conservation des ossements.
Les Grallator ont également laissé des traces. Elles sont plus
petites. Sans doute s'agit-il de Coelurosauriens. A ce jour, on a
pu identifier trois espèces : Grallator maximus - Grallator
variabilis - Grallator olonensis.
Les empreintes de Grallator olonensis n'excède pas 4,5
centimètres. Ce dinosaurien devait avoir la taille d'un gros
poulet.
Le Talmontopus tersi est un autre ichnotype identifié sur le site.
Il appartiendrait à un ornithopode. Ce serait un dinosaurien
bipède, peut-être herbivore, un peu à l'image des Iguanodons du
Crétacé.
Les autres reptiles
Propice à la conservation des empreintes, la plage du Veillon
possèdent également des traces de pattes de petits reptiles
quadrupèdes : les Batrachopus gilberti. Il s'agit probablement de
pseudosuschiens ressemblant aux iguanes actuels.
Autres sites
L'ichnofaune du site du Veillon présente des similtudes avec les
traces du Connecticut (USA). Bien avant l'ouverture de l'Océan
Atlantique ces deux gisements étaient alors séparés d'environ 2800
km. Ils se situaient respectivement sur les 30° et 20° de latitude
nord ce qui correspond à un climat subtropical propice au
développement des reptiles.
En France de l'ouest à Corgnac dans le Périgord un autre site
paléontologique hettangien présente des traces similaires.
Les contre empreintes
En juillet 1963, l'inventeur du site, Gilbert Bessonnat, a
recueilli des contre empreintes, c'est à dire des moulages naturels
que l'on peut qualifier de « couvercles ». Elles révèlent le
dessous des pattes en relief, avec l'effet d'écrasement lié au
poids de l'animal.
Des contre empreintes sont visibles au musée associatif Géosciences
situé à Le Bernard à environ 16 km du site d'origine. (tél. 02 51
22 34 36, visite sur rendez-vous en hiver)
(source : Dossier de Marie-Claude Bakkal-Lagarde ;
www.futura-sciences.com)
EarthCache
Aujourd'hui il n'est pratiquement plus possible de voir des
empreintes en dehors de celle qui ont été mise à l'abris dans les
musées du fait du pillage commerciale de la zone. Nous ne vous
demanderons donc pas de mesurer ou de faire des photos des traces
...
Pour valider cette EarthCache, vous devez me contacter via mon
profil en me mettant un petit message ainsi que les réponses aux
questions suivantes en vous rendant au point de coordonnées N 46°
26.066, W 1° 39.653
- Repérez les strates de couleur blanches qui forment une vaste
dalle. Comptez le nombre de strates superposées, et la épaisseur
moyenne de chaque strate.
- Quelle est la hauteur moyenne de la couche de terre sablonneuse
végétale de surface ?
Attention l'observation ne peut se faire qu'à basse mer. Nous
rappelons que tout prélèvement de roche sur cette zone est puni par
la loi. L'ajout d'une photo a votre log sera appréciée.
The
dinosaurs of the Veillon
In the Midwest, on the Atlantic coast, south of the Vendée
department consists of sedimentary rocks is the northern end of the
Aquitaine Basin, bordered to the north of the Armorican Hercynian
belt. Geologists estimate that the mountain had reached 8000 meters
in altitude during its erection in the Paleozoic era. Today only
remains a bedrock eroded very visible at the base of coastal
cliffs. Above, the geological strata contain paleontological
treasures including traces of dinosaurs.
15km south-east of Les Sables d'Olonne, the municipality of
Talmont-Saint-Hilaire is watered by a small coastal river The
Payré. It flows into the ocean instead of the beach Veillon said.
The estuarine zone is a fragile natural area, upstream of which
there is a oyster farming. In the Middle Ages this coastal river
boats allowed to trace Talmont-Saint-Hilaire, where you can still
see the castle.
The coastal area is mainly known for its tourism, but the beach
offers other attractions for the paleontologist.
Dinosaur footprints are visible at certain times of the year,
especially in winter when the currents cause the sand off. During
the summer, watching paleontological remains difficult because the
sand and algae invade the premises.
The site discovery
In the early twentieth century, around 1930, a naturalist and
geologist Vendeen Edmond Bocquier had observed cavities in the
shape of the foot in the rock. He could not exploit his discovery
and he preferred to attribute these forms a natural geological
wear. In 1963, Mr. Gilbert Bessonnat, chemical engineer by
profession, a passion for science, discovered the traces in
performing work of geological survey of the cliff. He knew how to
identify tracks rediscovered as traces of dinosaurs. Therefore the
discovery was exploited by palaeontologically F. Lapparent, C.
Montenat and Mr. Ters. Upon discovering the deposit was looted.
Today it is protected and only the observation and photography are
permitted.
Geological aspects
The paléoestuaire Veillon's is best known by his ichnofauna with
traces of three-toed bipedal dinosaurs. It is located in a
geologically infraliasique horizon that falls between the
substratum and cristallophylien Pliensbaschien transgressive.
Fingerprints, by thousands, on three successive geological layers
with a total power does not exceed ten meters.
Basically, the first layer, which measures less than two meters
thick, is a small pebble breccia cemented with quartz. The
observation of these rocks in thin sections shows the presence of
signs of alluvial soils of the tropics. All the studies show that
it was a flat area with contributions linked to the river
flood.
The second level is 2.5 meters thick consisting of alternating
sandstone-marl. The sandstones contain traces of roots, wrinkles
oscillation of the water (riplle mark) but also salt hopper or
desiccation cracks. During his training, the environment was that
of a lagoon where the river's role was still very important. The
third layer consists of a dolomitic limestone clay yellow cockle
more or less known as the "Nanjing limestone. This is the top floor
with traces of dinosaurs. At the summit, several elements indicate
the accumulation of cords storms where the beach bottom bay was
largely open to the ocean.
Paleoenvironment
There are 204 million years, the limit of the Rhaetian (Late
Triassic) and Hettangian (early Liassic) flora was mainly composed
of vegetation of the order Coniferales, revealing a certain aridity
the medium, probably related to salinity.
Sampling and sample analysis has identified four taxa of notament
cheirolepidiaceous namely:
Brachyphyllum bessonnatii - Hirmeriella airelensis - Pagiophyllum
araucarinum - Pagiophyllum peregrinum.
Dinosaurs
The study traces (photographs, records ....) Distinguishes
different bipedal dinosaurs which:
the Eubrontes - the grallator - the Talmontopus The Eubrontes
veillonensis left the largest known traces on the site. Some
imprints may reach 0.50 m. They have three fingers. On their end,
can clearly claws.
The study tracks reveal stride over a meter which suggests they had
a height of about 3 meters. The parallel tracks of some warrants
that these animals lived in herds, moving from one place to another
to sustain their existence.
The absence of traces tail lets you know it was under their tail
during movement. During stops, it served as a fulcrum as shown by
the footprints.
The study traces do not provide information on the diet of bipedal
dinosaurs such as the presence of claws does not mean that it is
carnosaur (eg rabbits have claws which are herbivores). Only the
discovery of teeth and jaws would know more, but the estuarine
environment, a little acid is not conducive to the preservation of
the bones.
The grallator also left traces. They are smaller. Probably is it
Coelurosauriens. To date, we have identified three species:
grallator maximus - grallator variabilis - grallator olonensis. The
footprints grallator olonensis does not exceed 4.5 cm. This
dinosaur was to be the size of a large chicken.
The Talmontopus Tersi is another ichnotype identified on the site.
It belongs to a ornithopod. It would be a bipedal dinosaur, perhaps
herbivore, a bit like the Iguanodons Cretaceous.
Other reptiles
Conducive to the conservation of prints, beach Veillon also have
paw prints of small quadrupedal reptiles: the Batrachopus gilberti.
This is probably pseudosuschiens like iguanas present.
Other sites
The site of ichnofauna Veillon has similtudes with traces of
Connecticut (USA). Long before the opening of the Atlantic these
two fields were separated by about 2800 km. They were located
respectively on 30 and 20 degrees north latitude which is a
subtropical climate conducive to the development of reptiles.
In France from west to Corgnac in Perigord another paleontological
site Hettangian present similar traces.
The cons impressions
In July 1963, the inventor of the site, Gilbert Bessonnat,
collected fingerprints cons, ie natural casts which can be
described as "lids." They reveal the underside of the legs in
relief, with crushing effect related to the weight of the
animal.
Cons of footprints are visible in the museum located in the
associative Geosciences Bernard about 16 km from the site of
origin. (Tel. 02 51 22 34 36, visit by appointment in winter)
(Source: Record of Marie-Claude Bakkal-Lagarde;
www.future-sciences.com)
EarthCache
Today it is virtually impossible to see footprints, except who
have been in shelters in museums because of looting of commercial
area. We'll do ask you not to measure or take pictures of
footprints ...
To validate this EarthCache, you must contact me via my profile
by putting me a little message and responses to the following
questions by visiting at coordinates N 46 ° 26,066, W 1 °
39,653
- Identify the white layers which form a large slab. Count the
number of superimposed layers, and the average thickness of each
stratum.
- What is the average height of the top layer of sandy soil
surface?
Warning : observation can be done only at low tide. Any
collection of rock in this zone is punishable by law. Adding a
photo your log will be appreciated.