ATTENTION, en vous rendant sur la cache, vous allez circuler à proximité d’une voie ferrée en exploitation. De sérieux risques de chute existent, des trous dans le sol ont été localisés, les installations ruinées sont très fragiles.
SURVEILLEZ DE TRES PRES LES ENFANTS.
=> Le propriétaire des lieux autorise le stationnement sur son terrain sous la condition de ne pas entraver la circulation et sous réserve de respecter son terrain. Si la barrière est fermée, stationnez à son niveau et rendez vous à la cache à pied.
Le grand tunnel d’Albespeyre a été un souterrain longuement maudit par les cheminots. Outre qu’il a posé d’énormes problèmes lors de son creusement dans un granit particulièrement dur, en raison de sa situation géographique et surtout par sa longueur (1521m) il a toujours été très mal aéré. Les puissantes locomotives à vapeur, jumelées dans cette portion de réseau, affectées à la ligne en raison de la forte pente (25 mm/m dans ce tronçon) crachaient toute la suie et la fumée qu’elles pouvaient rendant le tunnel totalement opaque.
Le souterrain comportait pourtant quatre cheminées d’aération, dont une de 150 m de profondeur.
Après la construction du tunnel initial et après que de nombreux incidents par intoxication se soient produits chez les mécaniciens ou chauffeurs de locomotives qui en sortaient à demi asphyxiées par les fumées, l'Etat imposa à la Compagnie P.L.M. (Paris Lyon Marseille) la ventilation mécanique du tunnel et procéda à la construction d’une usine soufflante à son entrée nord et aujourd’hui détruite.
Le tunnel a donc été rallongé d’une dizaine de mètres vers le nord afin de faire aboutir dans cette extension l’air frais injecté par la soufflerie. Au-dessus de l’entrée nord du tunnel, on observe bien la coupole de la boîte d’injection bétonnée et la canalisation d’amenée d’air provenant de la soufflerie située à quelques dizaines de mètres de l’entrée du tunnel.
Ce dispositif unique en Europe à l’époque était destiné à refouler les fumées vers la sortie sud.
Tous les bâtiments de « l’usine soufflante » ne sont plus que ruine, la cheminée de la machinerie à vapeur a été abattue, contre la montagne ne subsistent encore que les formes des réservoirs d’eau servant à produire la vapeur de la machinerie. Le bâtiment du personnel est toujours debout, il est actuellement occupé par un cheminot en retraite très accueillant et qui sait ce que vous cherchez ...
Malgré ce, les problèmes d’aération n’ont pas vraiment été résolus. C’est pourquoi, les approches du tunnel montraient un panneau ferroviaire rarissime autorisant les mécaniciens à rebrousser chemin jusqu’à l’extérieur si la traversée du tunnel s’avérait périlleuse en présence de trop de fumée. Le problème, c’est que compte tenu de la forte pente, le redémarrage était impossible à cause du patinage des roues. Les convois devaient donc rebrousser chemin sur plusieurs centaines de mètres vers Villefort et reprendre de la vitesse pour franchir le tunnel.
Toutefois, afin de palier à tout accident, les mécaniciens et chauffeurs étaient dotés de masque que la gare de Villefort délivrait à chaque passage. Autre particularité de cette gare, et à destination du personnel de conduite, elle avait pour mission de préparer avant chaque train une bouteille d’antésite pour ses vertus antitussives et dont le nombre de goutte était précisément déterminé par une note de service spéciale !!
Pour les curieux, 3 cheminées d’aération se retrouvent en surface aux points : N 44°29.481' E 003°55.587' - N 44°29.600' E 003°55.729' - N 44°29.736' E 003°55.898'