Source : http://histoireduroussillon.free.fr
Situation
Le
camp Joffre est un vaste ensemble militaire de plus de 600 hectares
à cheval sur les communes de Rivesaltes et
de Salses.
Il fut construit en 1938 dans le but d'en faire un camp
d'instruction. L'emplacement fut choisit avec soin. La plaine du
Roussillon est proche des Corbières.
Une ligne de chemin de fer passe à proximité, il se trouve à côté
d'un voie de communication (la nationale), puis plus tard de
l'autoroute, et il est près de la mer.
«
L'entrée du camp Joffre
Histoire
Mais
1938 n'est pas une année anodine. Cela fait déjà 2 ans que la
guerre civile fait rage en Espagne. Les partisans du dictateur
Franco repousse les républicains de plus en plus loin. Le 26
janvier 1939 Barcelone est pris, les anti-nationalistes se voient
obligés de quitter en toute hâte le pays. C'est ce que l'on a
appelé "Retirada"
(Retraite, en espagnol). Voyant le flux impressionnant de migrants
à ses frontières, l'Etat français prend la décision de placer une
partie de ces espagnols sous bonne garde dans le camp, formant
ainsi le premier évènement de rétention du camp Joffre. Une
décision gouvernementale avait ouvert la possibilité de le faire
l'année précédente, c'est en effet le 12 novembre 1938 qu'avait été
signé un décret permettant "l'internement des étrangers
indésirables"
Certains s'engagent auprès de leur pays d'accueil aux côtés de
personnes ayant d'autres nationalités : sénégalais, indochinois.
C'est là l'origine des "compagnies de travailleurs étrangers".
Presque en paralèlle, en 1939, commence la seconde guerre mondiale.
A cette époque le camp se compose de 16 îlots désignés par une
lettre de l'alphabet. Seuls 9 sont complètement aménagés. Le camp
sert de lieu de transit pour les militaires du département en
attente d'affectation. Suite à la défaite de l'armée française, il
passe sous la direction du gouvernement de Vichy. Le 14 janvier
1941 il est officiellement inauguré sous l'appelation de "Centre
d'hébergement de Rivesaltes". Peu à peu le lieu devient un centre
de regroupement familial : Tziganes, espagnols fuyant Franco et
juifs sont internés dans les baraquements. La capacité du camp est
de 18000 personnes. Il s'avère rapidement qu'en pratique les
familles sont séparées. Les conditions de vie se dégradent avec
l'afflux massif de toujours plus de personnes. Afin de maintenir
une vie acceptable, des associations caritatives obtiennent
l'autorisation de s'occuper des internés.
C'est
durant cette période que vont s'évertuer une petit groupe de femmes
à faire sortir de ce camp des femmes enceintes pour les faire
accoucher à la maternité
d'Elne. Cet établissement sera un véritable havre de paix pour
les internés, d'autant plus qu'ils étaient souvent mis en contact
avec des résistants.
Mais
les heures du camp Joffre s'assombrirent encore en août 1942.
Devant l'insistance des allemands les îlots K et F sont transformés
en centre de triage et de transit des juifs. Cette partie du camp
devient officiellement le "Centre National de Rassemblement des
Israélites". Certains juifs auront pour destination Drancy, les
autres eurent plus de chance. Au total près de 20000 personnes
passèrent par ces deux îlots. En novembre de la même année les
allemands envahissent la zone Sud, le camp redevient un lieu
purement militaire.
Vestiges des bâtiments du camp »
Repris par le ministère de la défense à la fin de la guerre, il
deviendra un "Centre de séjour surveillé de Rivesaltes", puis le
"Dépôt N°162 de prisonniers de guerre de l'Axe". En 1948 le camp
retrouve sa vocation militaire jusqu'en 1963, année qui fait suite
aux accords d'Evian marquant la fin de la guerre d'Algérie. Les
harkis, ces soldats algériens ayant choisi la France seront
rappatriés comme les français, mais pour certains l'arrivée sur le
sol national fut douloureux. Des milliers de harkis furent eux
aussi internés sur le camp Joffre dans l'attente d'une solution
d'hébergement, et d'un point de vue plus général, d'une solution
pour leur permettre de vivre en France. Les derniers harkis ont
quitté le camp en 1970.
Le
camp Joffre fut ensuite confié au 24e RiMA de
Perpignan (Régiment d'Infanterie de Marine). Depuis le départ de ce
régiment le camp Joffre est grandement laissé à l'abandon.
Certaines installations sont toujours utilisées par les militaires
de la région, bien que rares. C'est le cas du champ de tir par
exemple. Mais la plupart des anciens ilôts ayant servis à l'accueil
des juifs, tziganes, harkis, prisonniers allemands et autres
républicains espagnols sont en grande partie détruits. Il n'en
reste que des vestiges qui se détériore rapidement, pans de murs,
toits effondrés, dalles fissurées.
A la
place de l'ilôt F se dressera bientôt (fin 2008) le Mémorial de
Rivesaltes. Apprenez en plus en
cliquant ici.
Les gardiens du camp : Un point de vue différent
Suite
à la lecture de ce texte, Bernard, un internaute, m'a envoyé son
avis concernant la situation des gardiens du camp par rapport aux
conditions de vie des harkis internés. Il amène un éclairage sur
une situation méconnue.
Bonjour,
J'ai effectué mon service militaire au camp Joffre de Septembre
62 à Septembre 63 et je ne peux laisser dire que les harkis étaient
internés au camp. Au départ, nous étions 32 pauvres appelés pour
encadrer les milliers de harkis comme vous dites. Si, eux,
couchaient sur des lits, nous n'avions que le sol pour matelas, ni
table, ni armoire pour mettre le peu d'affaires que nous
possédions. Nous avions eu une formation pédagogique, soit à
Issoire, soit à Fontenay le Comte pour donner un minimum de
formation à ces Harkis avant d' être intégrés à la vie de la
métropole. Mais avant, il nous a fallu remettre en état le camp qui
a servi de centre de formation, c'est à dire les salles de classes,
ateliers etc. et les Harkis étaient dispensés de tous travaux étant
les hôtes de la France. Je tenais à apporter ces quelques
précisions.
Honneurs et Commémorations
Récemment trois stèles ont été inaugurées pour commémorer les
heures sombres de l'histoire du camp Joffre. La
première est dédiée aux juifs internés à Rivesaltes, et
plus précisément à ceux qui en sont morts, qu'ils aient été déporté
ou qu'ils soient morts sur place. Le texte est le suivant :
Des milliers de juifs étrangers qui s'étaient réfugiés en France
furent arrêtés et internés en 1940 dans le Camp de Rivesaltes, en
zone libre. D'août à octobre 1942, plus de 2250 d'entre eux, dont
110 enfants, furent livrés aux nazis en zone occupée par l'autorité
de fait, dite "Gouvernement de l'Etat Français". Déportés dans le
camp d'extermination d'Auschwitz, presque tous y furent assassinés
parce qu'ils étaient nés juifs. N'oublions jamais ces victimes de
la haine raciale et xénophobe.
Zakhor
Les fils et filles des déportés juifs de France, le 16 janvier
1994.
- Première commémoration officielle au Camp Joffre de Rivesaltes
-
Cette
stèle fut profanée en 2002. Elle fut remise en état et deux autres
l'accompagne depuis ce jour. La première indique ceci :
Cette nouvelle stèle en hommage aux victimes de la Shoah dans
les Pyrénées-Orientales a été inaugurée le Dimanche 22 juin 2003
suite à sa profanation une nuit d'octobre 2002.
Sous la présidence de Christian Bourquin, Président du Conseil
Général des Pyrénées-Orientales.
Sous l'égide de Me Serge Klarsfled, Président national des fils et
filles des déportés juifs de France, membre du bureau exécutif du
Conseil représentatif des institutions juives de France, Président
des lieux de mémoire pour la fondation de la mémoire de la
Shoah.
Avec le concours de Philippe Benguigui, délégué régional des fils
et filles des déportés juifs de France, Président de l'association
Zokhor pour la mémoire.
Et la
seconde :
Lors de cette journée de recueillement le 22 juin 2003 le
Président du Conseil Général a soutenu rendre officiellement
hommage à toutes les victimes de la barbarie nazie en confirmant la
création du futur Mémorial-Historial du Camp de Rivesaltes sur
l'emplacement même de cette tragédie.
La
seconde stèle est dédiée aux républicains espagnols
In
Memoriam
Ici ont été internés, des enfants, des femmes, des hommes civils et
militaires, lors de "la retirada" espagnole de février 1939.
L'AACVGRE
"Vivez, la vie continue, les morts meurent et les ombres passent,
emporte qui laisse et vit qui a vécu...". Antonio Machado, poète
républicain espagnol (1875-1939)
La
troisième, elle est consacrée à la mémoire des harkis internés
à Rivesaltes.
Honneur aux harkis
25 septembre 2001
Journée d'hommage national aux harkis
La République Française témoigne sa reconnaissance envers les
rapatriés anciens membres des formations supplétives et assimilés
ou victimes de la captivité en Algérie pour les sacrifices qu'ils
ont consentis.
Loi du 11 juin 1994, art. 1er
La
stèle rendant hommage aux harkis »
Elle
est accompagnée d'une plaque plus modeste dont le texte est le
suivant.
Stèle commémorative à la mémoire des soldats réguliers et
supplétifs issus de l'armée d'Afrique
En hommage à la communauté harkie qui, fidèle au drapeau et aux
valeurs de la République s'honore de tous ses combattants morts
pour la France au cours des différents conflits qu'elle a
connus.
En souvenir de ceux qui de 1962 à 1972 ont vécu en ce camp et qui
par loyalisme ont consenti tant de sacrifices.
Rivesaltes, le 2 décembre 1995.
La cache - placée à environ 1 mètre cinquante du sol,
bien à l'abri des regards dans un conifère - se situe quelque part
dans l'enceinte du camp à proximité d'un corps de garde aux
coordonées exacte indiquées. Nous vous conseillons de partir
du Parking référencé ci-dessous pour bien comprendre les
infrastructures et l'organisation qu'a eu le camp à l'époque où il
était en activité.
Pensez à bien recamoufler celle-ci.
Elle contient :
- Certificat FTF
- Une étoile phosphorescente
- Une pince à verre étoilée
- Quelques stickers "Transformers"
- Un aimant "Némo"
- Un soldat
- Un drapeau
- Une baudruche
Bonne chasse à vous