Elle fut construite dans la
forêt de Valtiermont à la fin du XIXe siècle.
Au début de la seconde guerre mondiale, l'armée française avait
installé le long de la cheminée un échafaudage en bois pour y
accéder facilement.
Les militaires s'y relayaient pour guetter les éventuels
parachutistes de cinquième colonne.
La géodésie est la
science qui a pour objet l'étude de la forme et des dimensions de
la terre.
Les cheminées géodésiques étaient avant la photographie
aérienne de hauts repères au sommet desquels un opérateur pouvait
effectuer une visée très précise, moyennant le passage d'un fil à
plomb à l'intérieur et dans toute la hauteur de la
colonne.
Ainsi protégé des remous du vent, ce fil devait s'aligner
dans l'axe d'une borne qui constituait l'un des points secrètement
gardés par l'armée du temps des "cartes d'état major".
Aujourd'hui devenus désuets, ces repères ont été enlevés
ou oubliés et seule subsiste encore parfois la haute tour qui
ponctue l'horizon telle une cheminée d'usine avec laquelle la
différentiation demeure souvent impossible si l'on n'est pas
prévenu de sa véritable fonction.
Au début en briques, puis en pierre et enfin en ciment, ces hauts
vestiges, inconnus du grand public, rappellent encore l'époque où,
les guerres aidant, on s'attelait prioritairement à cartographier
les zones du front. C'est ainsi que sur la cinquantaine de tours
recensées par l'Institut Géographique National, la majeure partie
de ces vestiges se rencontre dans les régions du nord et de l'est
du Bassin Parisien.