Le nounours du Granier Traditional Geocache

L'éboulement du Mont Granier (1248)

"A cette époque, dans les Pays de Savoie, précisément dans les vallées de Maurienne, des villages au nombre de cinq, avec leurs étables, les bergeries et les moulins qui étaient aux alentours furent écrasés et ensevelis : se séparant du lieu de leur création, les montagnes et les rochers voisins s'étaient écroulés, un horrible tremblement de terre s'étant produit dans certaines de leurs profondeurs souterraines."

D"une hauteur de 1933 mètres, la paroi du Granier (plus de 700 mètres) domine aujourd'hui la cluse de Chambéry, cicatrice encore vivante d'un éboulement majeur survenue il y a plus de 750 ans : un pan de montagne entier se détachait de l'extrémité orientale de la Chartreuse recouvrant les villages alentour d'un flot de marne et de calcaire (un des plus gros blocs connus: "la Pierre Hachée" mesure plus de 1.000 mètres cubes).

Retranscrite par les moines d'alors comme l'un des plus grands cataclysmes d'origine divine de l'âge médiéval, la chute du Granier commence seulement à faire l'objet d'études historiques et scientifiques qui n'arrivent pas heureusement à en percer tous les mystères

La nuit de l'éboulement

L'éboulement se serait produit aux alentours de minuit, le 24 Novembre 1248. Le Comté de Savoie qui appartenait alors au royaume de Bourgogne était entré avec lui dans l'empire à la mort de Rodolphe III et se trouvait donc à cette époque sous l'empire de Frédéric II.

Aucun témoin n'a semble t'il pu transmettre l'évènement : le glissement part de la base du massif. Assis sur une bande marneuse de 200 mètres environ d'épaisseur, un pan entier se détache, se répandant en rocher jusqu'au moraines des villages de Les Marches ("Murs" à cette époque) et de Myans qui la stoppent net. La coulée s'étendra sur une distance de 7.5 km pour une largeur maximale de 6.5 km soit environ 20 km2.

Cinq paroisses vont disparaître sous les éboulis : Cognin, Vourey, Saint André, Granier et Saint Péran. Deux autres furent partiellement touchées : Murs qui vit sa chapelle complètement détruite et Myans qui eut plus de chance puisque c'est à l'endroit même de sa chapelle que s'arrêta la coulée (naissait à cette occasion le mythe de la Vierge Noire que nous relaterons dans un deuxième récit).

Même s'il est difficile d'estimer le nombre exact de personnes ayant succombé, on peut estimer entre 1.000 et 2.000 le nombre de victimes (à titre d'exemple, Chambéry ne comptait à cette époque que 3.000 à 4.000 habitants). La catastrophe, se déroulant en plein Moyen-âge, sera tout de suite interprétée comme étant le résultat d'un châtiment divin.

Un Châtiment divin

Cette époque est d'abord celle des moines : Mathieu PARIS, Etienne de BOURBON, Fra SALIMBENE... Plusieurs explications sont avancées par ces derniers : le Comté de Savoie regorgerait de brigands, d'usuriers profitant du trafic vers la frontière pour rançonner et voler marchands génois, pèlerins et autres voyageurs. Le doyen de Saint André, Jacques BONIVARD est même alors accusé de simonie.

" C’était sur les maisons de ces mêmes habitants que la justice divine avait sévi, parce qu'ils exerçaient alors avec indifférence et impudence les activités honteuses de l'usure, tout souillés de l'ignominie de cette soif, et pour que l'apparence de la vertu cachât le vice; ils ne rougissaient pas de s'appeler insidieusement marchands de deniers; ils s'inquiétaient peu de commettre des actes de simonie, ne craignaient pas de se livrer sans pitié aux vols et rapines (..) ignorant que plus la vengeance divine se fait attendre, plus elle s'exerce avec rigueur".

Parce qu'il a lieu en 1248 et qu'à cette époque un raz de marée dévaste les côtes anglaises, l'éboulement du Granier va être plus généralement interprété dans les sermons comme signe d'un châtiment divin beaucoup plus grand : la fin du monde.

L’ours brun avait presque disparu des Alpes dès la fin du 19me siècle, du fait d’une chasse effrénée. L’un des derniers ours de Chartreuse fut abattu en 1887. En France, moins de 15 animaux subsistent aujourd’hui dans les Pyrénées : l’avenir de cette population, menacée par les activités humaines, semble désespéré.

Pour retrouver le nounours, se garer au parking de la Plagne, faire une petite randonnée de 15 km (aller/retour), vers le sommet du Mont Granier (1933 m), en passant par le col de l'Alpette, le Pas des Barres, puis retour par la Balme à Colon.

La cache se situe en contrebas du chemin.

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