It is a walk, without difficulty, which leads from the RT20 to an old fortress built in 1770 by the French in order to watch the Gorges of Vecchio and the cirque of mountains which surrounds it. From the viewpoint that constitutes this culminating point. the view on the gorges and the valleys is exceptional.
Le fortin de Pasciola
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On ne compte plus les dizaines d’édifices défensifs, aussi appelées « tours génoises » qui pullulent sur le littoral Corse, véritables vestiges de son passé tumultueux. Si les côtes sont largement fournies, le reste du territoire et notamment le centre, sont légèrement plus avares sur la question. A la différence du continent, châteaux et fortifications en tout genre n’y sont pas vraiment monnaie courante. Jean de la Fontaine disait d’ailleurs « la rareté du fait, donne du prix à la chose », d'autant plus vrai pour les fortins du centre de l'île, de Ponte-novu à Boccognano.
Ces silhouettes étranges se démarquent facilement dans ces paysages ou alternent courbes douces des collines et vallons et lignes droites, vertigineuses et arrachées des imposantes montagne qui constituent la colonne vertébrale de la Corse. Ici et là, sur une colline ou un éperon ces édifices anciens, toutes de pierre vêtues, montent la garde.
Pour comprendre pourquoi ces fortins et celui de Pasciola, ont été édifiés il faut revenir à la fin du 18ème siècle. Les troupes paolistes ont été battues et les militaires français doivent désormais contrôler le vaste territoire de l’île, du nord jusqu’au Sud. La construction d’une ligne de fortification composée de 12 à 15 édifices est alors préconisée par Mr de la Chiche.
Faute de financements suffisants, seules deux tours vont voir le jour à partir de 1772 sous l’impulsion du Compte de Vaux : le fort qui porte le même nom à Vizzavona, et le fort de Pasciola au-dessus de Vivario, qui nous intéresse.
Grandes ambition et destin glorieux Son destin était tout tracé. Le fort devait permettre de contrôler le territoire de la vallée du Vecchio, de couper la route à d’éventuelles bandes rebelles insulaires, de sécuriser les voies de communication et de résister à d’éventuelles invasions ennemies. Grandes ambitions et grands moyens. L’édifice est conçu pour héberger jusqu’à 48 hommes et abriter une quantité conséquente de matériel militaire. Citerne de 90m cubes, plusieurs pièces, 3 niveaux, pont levis et douves, rien n’est laissé au hasard pour cet ambitieux édifice. Le fortin est érigé sur un mamelon en amont de la vallée et surplombe le tracé de la nouvelle route qui doit relier Corte à Ajaccio. Destin tracé, nous vous disions.
Coup du sort et destin entaché En 1777 les ingénieurs des pont et chaussées refusent le tracé proposé de la nouvelle route. Ils le jugent trop abrupte et dangereux et lui préfèrent une pente plus douce. Le tracé est modifié et avec lui le destin du fortin. La route s’éloigne de la redoute, coup du sort elle est désormais hors de portée de ses fusils. Alors, le fortin ne remplit plus sa fonction défensive, avant même d’être occupé par une garnison, il n’a plus lieu d’être, il est oublié.
L’année 1796 porte définitivement le coup de grâce au fortin mal-aimé. Le royaume Anglo Corse n’est plus, les troupes de la perfide Albion ont quitté l’île et la tour qui rêvait autrefois de défendre la vallée et ses habitants, est désormais à la merci du premier envahisseur. L’édifice est entièrement pillé, les planchers, les volets, les menuiseries ou encore les pierres de taille, tout disparaît. Une fois les pilleurs partis, il ne reste plus que d’effrayantes et imposantes brèches dans le mur, la tour a perdu de sa superbe.
Malgré quelques travaux de consolidation effectués bien plus tard, l’édifice n’est jamais vraiment restauré et ne retrouvera jamais sa superbe d’antan. Pour l’admirer à son apogée, il ne reste donc plus que notre imagination.
A rinascitá (la renaissance) Aujourd’hui le fort de Pasciola fait partie intégrante du patrimoine historique et culturel insulaire. Impossible (ou très difficile du moins) d’emprunter l’axe principal de l’île entre Bastia et Ajaccio et ne pas y prêter attention. Seul sur sa colline, à la fois fragile et imposant, il se détache nettement du paysage montagneux du centre de l’île. Lorsque viennent les beaux jours, le sentier qui y mène est arpenté sans relâche par les locaux et les vacanciers. Photographes improvisés ou initiés se pressent de le sublimer à travers leur objectif. S’il n’a pas eu la gloire à laquelle il aspirait, le fortin est bel et bien rentré dans le cœur des corses. Après la pluie, vient le beau temps, dit l’adage et on nous souffle qu’un projet est dans les fourneaux pour rendre à l’édifice ses lettres de noblesse …
The fortress of Pasciola
We no longer count the dozens of defensive buildings, also called "Genoese towers" which abound on the Corsican coast, true vestiges of its tumultuous past. If the coasts are largely provided, the rest of the territory and notably the center, are slightly more stingy on the question. Unlike the continent, castles and fortifications of all kinds are not really commonplace. Jean de la Fontaine used to say "the rarity of the fact, gives price to the thing", all the more true for the forts of the center of the island, from Ponte-novu to Boccognano.
These strange silhouettes stand out easily in these landscapes where alternate soft curves of the hills and valleys and straight lines, vertiginous and torn off of the imposing mountains which constitute the spinal column of Corsica. Here and there, on a hill or a spur, these ancient buildings, all dressed in stone, stand guard.
To understand why these forts and that of Pasciola, were built it is necessary to return to the end of the 18th century. The paolist troops had been defeated and the French military had to control the vast territory of the island from the north to the south. The construction of a line of fortifications composed of 12 to 15 buildings was recommended by Mr. de la Chiche.
For lack of sufficient financing, only two towers will see the day from 1772 under the impulse of the Count of Vaux: the fort which bears the same name in Vizzavona, and the fort of Pasciola above Vivario, which interests us.
Great ambition and glorious destiny Its destiny was all mapped out. The fort had to allow to control the territory of the valley of Vecchio, to cut the road to possible insular rebel bands, to secure the communication routes and to resist to possible enemy invasions. Great ambitions and great means. The building was designed to house up to 48 men and a significant amount of military equipment. A 90m cubic tank, several rooms, 3 levels, a drawbridge and a moat, nothing was left to chance for this ambitious building. The fortress is erected on a hillock upstream of the valley and overhangs the new road that will connect Corte to Ajaccio. Traced destiny, we told you.
Blow of fate and tainted destiny In 1777 the engineers of the bridges and roads refuse the proposed route of the new road. They considered it too steep and dangerous and preferred a gentler slope. The route was modified and with it the fate of the fort. The road moved away from the redoubt, a stroke of fate that put it beyond the reach of its guns. So the fort no longer fulfilled its defensive function, even before it was occupied by a garrison, it was no longer needed, it was forgotten.
The year 1796 was the final blow to the unloved fort. The Anglo-Corsican kingdom was no more, the troops of the perfidious Albion had left the island and the tower which had once dreamed of defending the valley and its inhabitants, was now at the mercy of the first invader. The building is entirely plundered, the floors, the shutters, the woodwork and the ashlars, everything disappears. Once the looters had left, all that remained were frightening and imposing breaches in the wall, the tower had lost its superb appearance.
Despite some consolidation work carried out much later, the building was never really restored to its former glory. To admire it at its best, all that is left is our imagination.
A rinascitá (the renaissance) Today the fort of Pasciola is an integral part of the island's historical and cultural heritage. It is impossible (or at least very difficult) to take the main road of the island between Bastia and Ajaccio and not pay attention to it. Alone on its hill, both fragile and imposing, it stands out clearly from the mountainous landscape of the center of the island. When the sunny days come, the path that leads to it is surveyed relentlessly by locals and vacationers. Improvised or initiated photographers hurry to sublimate it through their lens. If it did not have the glory to which it aspired, the fortress is well and truly in the heart of the Corsicans. After the rain, comes the good weather, as the saying goes, and we are told that a project is in the works to give the building its letters of nobility...
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