📜 Vitré, L'épistolière du Grand Siècle 📜 Traditional Geocache

Voyageurs, pèlerins et l'ami Pierrot, vous qui passez dans nos contrées, prêtez-moi votre plume pour écrire un mot !

Au XVIIe siècle, l’art épistolaire évolue. On passe d’une emphase éloquente et pompeuse à un art épistolaire mondain à l’allure spontanée et enjouée. Ce changement est dû à un retour à la stabilité de l'autorité royale et au progrès dans la distribution du courrier. C’est à partir de 1627 que Richelieu crée les « ordinaires », des liaisons postales régulières entre Paris et les capitales provinciales. L’extension du réseau se dessine à partir de 1640. Dès lors, on sait que la lettre n’est plus une communication indéfiniment différée mais qu’elle pourra être lue peu de jours après avoir été écrite. Les conditions d’un véritable dialogue épistolaire sont posées. Pour des catégories sociales disposant de larges loisirs, la pratique épistolaire devient une activité fréquente. Il était courant que les lettres soient lues lors de soirées mondaines entre proches.

La marquise de Sévigné fait partie de cette génération épistolaire et correspond depuis sa jeunesse avec des amis et membres de sa famille. Son style est déjà reconnu et apprécié. Mais quand sa fille est partie dans la Drôme suivre son mari, Madame de Sévigné vit très mal cette séparation. Pour soulager sa peine et rester en contact avec l’absente, Madame de Sévigné commence à lui écrire de façon soutenue. C’est l’origine de l’une des correspondances les plus célèbres de la littérature française.

Cette correspondance a duré 40 ans et traite majoritairement des potins de la cour royale. Scandales, politiques, événements mondains, mariages… La marquise dépeint dans ses lettres avec exactitude et talent la vie parisienne du XVIIe siècle. Elle a tenu également la chronique des deux plus célèbres affaires de son siècle, le procès de Nicolas Fouquet et l’Affaire des poisons.

Bien que cette correspondance n’était pas destinée à être rendue publique, les lettres furent conservées par la famille de la marquise et publiées clandestinement au XVIIe siècle. La petite-fille de Marie de Sévigné, Pauline de Grignan, marquise de Simiane décide finalement de confier leur publication officielle à un éditeur d’Aix-en-Provence, Denis-Marius Perrin. Cependant, elle a modifié certaines lettres et fait disparaître tous les écrits de sa mère Françoise ainsi qu’une bonne partie des originaux de sa grand-mère. On raconte que si l’on avait pu lire l’intégralité de la correspondance, bien des mystères de l’époque du Roi Soleil auraient été percés. Notamment l’identité du fameux Masque de Fer.

C'est au château de Grignan dans la Drôme que s'éteint la marquise de Sévigné le 17 avril 1696 à l’âge de 70 ans.

Je vous laisse poursuivre votre promenade. Sachez que le descriptif de cette cache peut vous aider à répondre à la question de "l'humeur de ma fille" pour la Lab Adventure.