Ma 89ème pose, on continue le défi d'une cache trouvée et une cache posée par jour.
Salle Augustin Dutilleul
« Un grand monsieur », « quelqu'un d'une très grande humanité », « toujours prêt à rendre service ». À l'évocation de la personnalité d'Augustin Dutilleul, les hommages sont unanimes.
Assurément, ce dernier, décédé dimanche à l'âge de 92 ans, aura marqué l'histoire de la commune.
Originaire d'Évin-Malmaison, il s'est orienté vers une carrière d'enseignant. Durant la Seconde Guerre mondiale, il travaille à la mine pour échapper au Service du travail obligatoire. Et reprend par la suite son métier, après avoir dû repasser les examens. Au cours de sa carrière, il a officié dans la région lensoise, à Leforest également. Et bien sûr à l'école Blum, à Evin, dont il a assuré la direction.
À son actif également, une carrière politique féconde. Il fut conseiller municipal, adjoint au maire puis maire socialiste, de 1977 à 1989. Réélu, il démissionnera quelques mois plus tard suite à des désaccords entre socialistes et amis d'Adolphe Van Den Bosche. Ce dernier remportera la municipale partielle peu après. Battu, Augustin Dutilleul a effectué un dernier tour de piste électoral sur la liste de Jean-Luc Carly en 1995 mais a surtout consacré son engagement public à l'action associative. Cofondateur du 8 d'Evin, avec Alain Rambeau et Guy Bouret en 1992, il fut président fondateur de la Société de recherches historiques d'Évin-Malmaison. Il rédigera près d'une centaine de journaux sur l'histoire locale. « C'était un vrai dictionnaire ambulant, sourit Louis Flinois, membre de la SRHEM, lorsqu'il discutait avec son ami Henri Claverie, (historien d'Hénin-Beaumont), cela pouvait durer trois heures » Augustin Dutilleul a élaboré avec des élèves d'une de ses classes, le blason d'Évin-Malmaison faisant figurer un cerf, des lys et... une lampe de mineur.
Amis des arts, il a créé et présidé la chorale L'Artésienne, présidé l'harmonie La Lyre évinoise. « C'est celui qui a initié le mouvement associatif. Si Évin-Malmaison compte une cinquantaine d'associations, c'est grâce à son impulsion ;», estime Alain Rambeau. Une empreinte si forte que lorsqu'il s'est agi de baptiser la salle polyvalente en 2001, « nous avons pensé à lui », indique Bernard Staszewski, le maire.
Ces dernières années, il s'était fait rare sur la scène publique : « Il était venu à la messe de Sainte-Barbe en 2010 dire des poèmes en patois », se souvient Alain Rambeau. Conformément à la volonté du défunt, la cérémonie d'obsèques sera sobre. Elle aura lieu vendredi, à 10 heures, à l'église Saint-Vaast. •
La Voix du Nord | Publié le03/04/2013