Panossas a connu un personnage célèbre, Augustin Beaud, qui y a passé son enfance, chez son grand-père. Les grands traits de son histoire sont rappelés sur une plaque sur la maison qui l'a accueilli, non loin de l'église.
La dernière phrase surprend et pose question : comment cela est-il arrivé ? Surtout que lorsqu'on regarde dans la documentation concernant la flamme de l'Arc de Triomphe, en prime abord, Augustin Beaud n'est pas cité. Pour en savoir plus, je vous propose de parcourir cette petite multi qui au passage, vous fera découvrir un ancien cadran solaire.
Pour démarrer cette multi : se garer au parking du cimetière (P1). Et, laissons la parole à Augustin Beaud à travers un discours qu'il a prononcé à Panossas en 1948:
« Le soir de la Toussaint 1922 je venais de reconduire mon second fils au collège de Sainte Croix de Neuilly, où il était pensionnaire. Désireux de prendre un peu l’air après avoir travaillé tout l’après-midi dans mon bureau, je montais à pied l’avenue de la Grande Armée. Non loin de l’Arc de Triomphe l’idée me vint de faire encore 2 ou 300 pas pour aller me recueillir un peu devant la tombe du Soldat Inconnu. Il était environ 9 heures du soir, la nuit était noire, le vent soufflait en rafales, et je me trouvais seul devant la dalle funèbre…Lui aussi le pauvre Grand Mort, il était seul, abandonné et comme oublié en cette triste nuit de la Toussaint !... Je pensais alors que des milliers de villes et de villages de France avaient des Disparus et que ce même soir et à la même heure d’innombrables pauvres parents songeaient, tout en se disant : Il est peut-être là-haut ! Et il me sembla que toutes leurs pensées convergeaient jusqu’à cette tombe obscure… En même temps, je me rappelais mon dernier voyage de Panossas (Isère), à la Toussaint de l’année 1889, quand par une nuit pareille je regagnais Crémieu pour prendre le dernier train et que le glas des morts tintait tout au long de ma route par Chozeau et Villemoirieu. Je revoyais aussi en souvenir dans le cimetière de Panossas, au bout de l’allée à gauche, une sorte de chapelle recouverte d’un cintre de fer blanc qui abritait une petite lampe que la main pieuse d’une vieille demoiselle Sivord allumait autrefois pour la veillée des morts. Je relevais la tête et dégageais mes pensées, ma résolution était prise : l’an prochain me dis-je, il faut qu’une lampe brûle ici dès la tombée de la nuit !
Entrez dans le cimetière en respectant les lieux. Et comme A.Beaud, dirigez vous au fond de l'allée, à gauche, aux coordonnées de la page de présentation de la cache (point R1) qui est le début de la multi. Vous êtes face à une tombe entourée d'une chaîne en fer blanc, et qui a bien la forme d'une chapelle, comme le décrit A.Beaud, sauf que certains élements (toit ?) ont peut-être disparu.
18AB = année du décès de la première personne enterrée dans cette sépulture
(Valeur qui conforte qu'A.Beaud a bien connu cette sépulture)
C'est ainsi que l'idée d'allumer une flamme sur la tombe du soldat inconnu naissait. Au début, elle ne sera allumée, selon les voeux de son créateur, que le soir de la Toussaint, par résolution à l'unanimité de l'Assemblée Nationale le 12 juillet 1923. Mais par la suite, ce sera de manière continuelle.
Et A.Beaud de conclure dans son discours de 1948 :« L’idée pieuse et patriotique a fait du chemin, une flamme semblable brûle maintenant de par le monde, dans presque toutes les capitales. Cette flamme de l’Arc de Triomphe elle-même, d’où est-elle partie ? Du cimetière de Panossas ! »
Ressortir maintenant du cimetière, reprendre la voiture, et se rendre au parking P2, devant la mairie. Inutile d'aller plus loin car on peut plus se garer. Rejoindre le point R2. Vous êtes sur une place tout près de la maison qui a accueilli Augustin Beaud, avec la plaque citée plus haut. Cette maison porte le numéro 1. Approchez vous plus près.
En-dessous du 1, il y a 2 mots : CD = valeur non récursive du second mot (A=1, B=2...)
Pour terminer, dirigez-vous vers l'entrée de l'église. Pour cela, il faut emprunter un escalier. Au-dessus et à droite de l'entrée, il y a un cadran solaire déclinant, c'est à dire qu'il n'est pas orienté plein sud, mais vers l'ouest. il ne fonctionne que l'après-midi. Sa devise en latin signifie :
"Chaque heure fait sa plaie, et la dernière achève"
Le style (bâton qui donne l'ombre) est muni d'une étoile dans laquelle la lumière passe. Un cercle de lumière va être projeté sur le cadran.
A votre avis, en été, cette projection a lieu plus bas qu'en hiver (E=8) ou l'inverse (E=9) ?
Cette propriétée permet de se donner une idée de l'avancée des saisons.
Enfin le cadran donne l'heure solaire. Le principe de lecture est le suivant, et peut permettre de régler sa montre :
1/ Il faut ajouter 1h en heure d’hiver ou 2h en heure d’été
2/ Puis retirer 21 min pour tenir compte du décalage par rapport au méridien de Greenwich.
3/ Tenir compte du mouvement apparent irrégulier du soleil dans le ciel en appliquant une correction en minutes dites de l’équation du temps. Voir tableau ci-dessous.
Si le cadran indique midi, le 15 avril, alors l'heure correspondante de la montre est 1F h GH
La cache se trouve en : Nord 45°40,(E)(B+C)(H-E) | Est 5°12,(D-2)(A+F-1)(C+G-1)
Pas de multiplication entre les chiffres. Pas de stylo dans la boîte.
