Je vous propose quelques nouvelles caches pour pouvoir faire une boucle en passant par celle du passage a niveau vous pourrez apercevoir la grange de Meslay ; le château d’eau et les chevaux suivant le sens de la boucle bien sûr voila la boucle étant boucle je vous laisse avec un poème de Victor Hugo sur les champs évidement bon Geocaching
La vie aux champs
Le soir, à la campagne, on sort, on se promène, Je leur parle de tout. Mes discours en eux sèment
Le pauvre dans son champ, le riche en son domaine ; Ou l'idée ou le fait. Comme ils m'aiment, ils aiment
Moi, je vais devant moi ; le poète en tout lieu Tout ce que je leur dis. Je leur montre du doigt
Se sent chez lui, sentant qu'il est partout chez Dieu. Le ciel, Dieu qui s'y cache, et l'astre qu'on y voit.
Je vais volontiers seul. Je médite ou j'écoute. Tout, jusqu'à leur regard, m'écoute. Je dis comme
Pourtant, si quelqu'un veut m'accompagner en route, Il faut penser, rêver, chercher. Dieu bénit l'homme,
J'accepte. Chacun a quelque chose en l'esprit ; Non pour avoir trouvé, mais pour avoir cherché.
Et tout homme est un livre où Dieu lui-même écrit. Je dis : Donnez l'aumône au pauvre humble et penché ;
Chaque fois qu'en mes mains un de ces livres tombe, Recevez doucement la leçon ou le blâme.
Volume où vit une âme et que scelle la tombe, Donner et recevoir, c'est faire vivre l'âme !
J'y lis. Je leur conte la vie, et que, dans nos douleurs,
Il faut que la bonté soit au fond de nos pleurs,
Chaque soir donc, je m'en vais, j'ai congé, Et que, dans nos bonheurs, et que, dans nos délires,
Je sors. J'entre en passant chez des amis que j'ai. Il faut que la bonté soit au fond de nos rires ;
On prend le frais, au fond du jardin, en famille. Qu'être bon, c'est bien vivre, et que l'adversité
Le serein mouille un peu les bancs sous la charmille ; Peut tout chasser d'une âme, excepté la bonté ;
N'importe : je m'assieds, et je ne sais pourquoi Et qu'ainsi les méchants, dans leur haine profonde,
Tous les petits enfants viennent autour de moi. Ont tort d'accuser Dieu. Grand Dieu ! nul homme au monde
Dès que je suis assis, les voilà tous qui viennent. N'a droit, en choisissant sa route, en y marchant,
C'est qu'ils savent que j'ai leurs goûts; ils se souviennent De dire que c'est toi qui l'as rendu méchant ;
Que j'aime comme eux l'air, les fleurs, les papillons Car le méchant, Seigneur, ne t'est pas nécessaire !
Et les bêtes qu'on voit courir dans les sillons.
Ils savent que je suis un homme qui les aime, Je leur raconte aussi l'histoire ; la misère
Un être auprès duquel on peut jouer, et même Du peuple juif, maudit qu'il faut enfin bénir ;
Crier, faire du bruit, parler à haute voix ; La Grèce, rayonnant jusque dans l'avenir ;
Que je riais comme eux et plus qu'eux autrefois, Rome ; l'antique Égypte et ses plaines sans ombre,
Et qu'aujourd'hui, sitôt qu'à leurs ébats j'assiste, Et tout ce qu'on y voit de sinistre et de sombre.
Je leur souris encor, bien que je sois plus triste ; Lieux effrayants ! tout meurt; le bruit humain finit.
Ils disent, doux amis, que je ne sais jamais Tous ces démons taillés dans des blocs de granit,
Me fâcher ; qu'on s'amuse avec moi ; que je fais Olympe monstrueux des époques obscures,
Des choses en carton, des dessins à la plume ; Les Sphinx, les Anubis, les Ammons, les Mercures,
Que je raconte, à l'heure où la lampe s'allume, Sont assis au désert depuis quatre mille ans ;
Oh! des contes charmants qui vous font peur la nuit ; Autour d'eux le vent souffle, et les sables brûlants
Et qu'enfin je suis doux, pas fier et fort instruit. Montent comme une mer d'où sort leur tête énorme ;
La pierre mutilée a gardé quelque forme
Aussi, dès qu'on m'a vu : «Le voilà !» tous accourent. De statue ou de spectre, et rappelle d'abord
Ils quittent jeux, cerceaux et balles; ils m'entourent Les plis que fait un drap sur la face d'un mort ;
On y distingue encor le front, le nez, la bouche,
Avec leurs beaux grands yeux d'enfants,sans peur,sans fiel, Les yeux, je ne sais quoi d'horrible et de farouche
Qui regarde et qui vit, masque vague et hideux.
Qui semblent toujours bleus, tant on y voit le ciel ! Le voyageur de nuit, qui passe à côté d'eux,
S'épouvante, et croit voir, aux lueurs des étoiles,
Les petits - quand on est petit, on est très brave - Des géants enchaînés et muets sous des voiles.
Grimpent sur mes genoux ; les grands ont un air grave ;
Ils m'apportent des nids de merles qu'ils ont pris,
Des albums, des crayons qui viennent de Paris ;
On me consulte, on a cent choses à me dire,
On parle, on cause, on rit surtout ; - j'aime le rire,
Non le rire ironique aux sarcasmes moqueurs,
Mais le doux rire honnête ouvrant bouches et coeurs,
Qui montre en même temps des âmes et des perles.
Victor Hugo
J'admire les crayons, l'album, les nids de merles ;
Et quelquefois on dit quand j'ai bien admiré :
«Il est du même avis que monsieur le curé.»
Puis, lorsqu'ils ont jasé tous ensemble à leur aise,
Ils font soudain, les grands s'appuyant sur ma chaise,
Et les petits toujours groupés sur mes genoux,
Un silence, et cela veut dire : «Parle-nous.»