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Ancienne Mine de l'Epine Traditional Geocache

Hidden : 9/6/2020
Difficulty:
1 out of 5
Terrain:
3.5 out of 5

Size: Size:   other (other)

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Geocache Description:


Ancienne Mine de l'Epine

 

Imaginez-vous, à plus de 600 mètres sous terre pour rencontrer cette grande famille de mineurs. Cet air brûlant, ces bruits sourds qui résonnaient en échos, ces hommes noirs, suants, méconnaissables dans la lueur pâle de leur lampe de sécurité…. Voilà la réalité de la mine de charbon d’Arâches, la pénibilité, le dévouement, le risque partagé par l'ensemble du personnel, le respect des chefs qui n'hésitent pas à affronter le danger et qui sont des garants de sécurité pour l'ensemble de la communauté…

Cette mine a la particularité d’abriter une grotte naturelle, une Immense cavité qui aurait pu abriter un immeuble de trois étages. Des stalactites, des stalagmites géantes et plusieurs fois millénaires y ont été découvert lors de l’exploitation.

Cette mine a également une histoire particulière, entre Suisse et Savoie. Et c’est en écoutant le chant des oiseaux et alors que je prends connaissance d’un des poèmes des Contemplations de Victor Hugo que je tombe sur la devise gravée à l’entrée de cette ancienne exploitation…

 

 

Le hameau de Pernant se trouve à 1.135 mètres d'altitude, soit 633 mètres au-dessus de la gorge de I'Arve près de Magland, rive droite. Jouxtant Les Carroz-d’Arâches, on y accède par Châtillon et Araches, ou par la nouvelle route qui passe près de la Grotte de Balme.

 

Sur le plan géologique, cette future mine a été mise à jour il y a de nombreux siècles par le torrent de l’Epine qui en creusant son lit a traversé une couche de charbon laissant des affleurements.

Le gisement, situé à 1.220 mètres d'altitude, de part et d'autre du torrent de l’Epine, 1.200 mètres environ au Sud-Est du hameau de Pernant, et à un peu moins de 4 kilomètres d'Arâches. Un chemin étroit, suspendu au-dessus des précipices qui dominent l'Arve, accessible cependant aux automobiles, conduit à proximité du gisement.

 

 

Les affleurements de la couche combustible se montrent à quelques mètres au-dessus de la route des feux en se rendant au hameau de la Colonnaz. Ce charbon y a fait l’objet d'une tentative d'exploitation au XVIIIe siècle ; cette tentative fut abandonnée. Une des particularités de cette mine, c'est que les galeries sont horizontales et non verticales.

 

Le long du sentier conduisant à la Colonnaz, à côté du torrent de l'Epine, on peut aujourd'hui encore deviner les vestiges de la mine

 

 

Ici, se trouvent les orifices de sept galeries de mine, dont six furent ouvertes en 1756 quand l’exploitation appartenait à Mme de Warens ; elles ont été déblayées en 1941 et une galerie nouvelle a été creusée.

Trois attaques se trouvent sur la rive droite du torrent de I'Epine : la première, au Nord-Ouest, atteint la couche minérale, au bout de 8 mètres la seconde ; elle avait jadis 80 mètres de long, mais elle n'a été déblayée que sur 46 mètres, car au bout de cette distance on rencontre ta roche stérile ; la troisième est de 38 mètres ; elle rencontre deux veines de charbon, mais de nombreuses galeries latérales ont été creusées et s'embranchent à angle droit sur la galerie principale

Quatre attaques existent sur la rive droite ; elles pénètrent respectivement de 63 mètres, 90 mètres, 30 mètres et 25 mètres ; des latérales ont également été aménagées.

 

 

En effet, C'est vers 1750 qu'une demoiselle de Bellegarde originaire des Marches en Savoie, s'associe avec Madame de Warens pour fonder une société d'exploitation pour le service d'une verrerie suisse. Cette société d’exploitation sera destinée à extraire du charbon sur les affleurements provoqués par le torrent de l'Epine. Le combustible est un charbon noir, brillant, léger, tachant peu les doigts, écailleux, extrêmement friable.

 

 

Madame de Warens est loin d’être une inconnue, elle fait parti de l’Histoire : Née à Vevey (Suisse) dans une famille de petite noblesse protestante. Mme de Warens s'établit à Annecy en 1726. A 14 ans, elle est mariée à Sébastien-Isaac de Loys, seigneur de Vuarens (Warens). Sa fortune, importante, vient en dot à son époux. Sans enfants, le couple monte une manufacture de bas de soie, première manifestation de ce sens des affaires dont Madame de Warens se sent douée. Lors d’un voyage en Savoie, la jeune protestante est touchée par la grâce catholique. Le 14 juillet 1726, au beau milieu de la nuit, Madame de Warens s’embarque pour Evian, officiellement pour aller prendre les eaux. En secret, elle a fait emballer de l’argenterie et des objets précieux. Elle fausse définitivement compagnie à son époux qu’elle abandonne à Vevey. Quelques jours plus tard, elle obtient la protection du duc de Savoie, qui est aussi roi de Sardaigne. Elle se convertit alors au catholicisme un mois plus tard. Les Savoie et l’Eglise lui accordent une pension et elle s’établit en Savoie.

Devenue catholique, elle accueille les futurs convertis et mène des missions secrètes pour le compte des Savoie. C’est, en 1728 à Annecy, qu’elle rencontre le jeune Jean-Jacques Rousseau, 16 ans, qui vient de quitter Genève. Elle ouvre sa porte à cet apprenti genevois en fuite. Pendant quatorze années elle lui donne une solide formation, intellectuelle et musicale. Elle le prend sous son aile, l’éduque, le forme et finira par l’aimer. Curieuse de tout, elle nourrira sa curiosité à lui.

 

Madame de Warens n’est autre que «Maman», protectrice et maîtresse de Jean-Jacques Rousseau, rendue célèbre par les Confessions. Femme étonnante, elle fut l’inspiratrice de la Julie de La Nouvelle Héloïse. Elle sera le premier amour de la vie de Rousseau et sans doute le plus heureux. Il dira d’elle qu’elle fut une femme cultivée, curieuse, indépendante, intrépide, volontaire, une aventurière, qui n’eut de cesse d’échapper aux carcans où l’enfermait son sexe.

 

Son ancien amant, de 13 ans plus jeune qu’elle, avait 50 ans à son décès et touchait à la gloire: il venait de publier coup sur coup La Nouvelle Héloïse (1761), Le Contrat social (1762) et Emile (1762). «Le 30 juillet 1762 a été ensevelie à Lémenc dame Louise Françoise Eléonore de la Tour, veuve du seigneur baron de Warens, native de Vevey.» Selon le registre de la paroisse de Lémenc à Chambéry, où elle repose, ont eu lieu les funérailles de Madame de Warens, décédée le 29 juillet 1762 à l’âge de 63 ans.

 

 

Mais n'allez pas croire que ces deux illustres personnages s'étalent armés de pelle, de pioche et de brouette pour gratter les couches affleurantes. Ils commanditaient sans plus une tribu de tâcherons se contentant d'établir les factures à leurs clients genevois. Faut préciser qu'à cette époque le chemin de fer n'existait pas. Le bois était presque l'unique moyen de chauffage et l'apport d'un combustible, fût-il de piètre qualité, était le bienvenu.

 

Cette couche a un pendage de 5 pour 100 ce qui veut dire qu'elle descend en pente douce. On la voit d'ailleurs à Taninges soit à une distance de 10 km à vol d'oiseau. Le charbon y est de très bonne qualité, riche en matière volatile, mais hélas, sans laverie, il en est difficile de supprimer toutes les impuretés. En outre rien n'est stable. C'est un régime lenticulaire provoquant de-ci de-là de grosses poches d'or noir, pouvant atteindre jusqu'à cinq mètres de haut entre elles par un filon irrégulier, se réduisant parfois à quelques centimètres d'où une exploitation difficile et partant peu rentable. Seule une période de pénurie aurait pu en justifier l’exploitation. Exploitation primitive, peu rentable, la montagne se referma alors sur les quelques timides trous de rat » des premiers exploitants

 

Cette mine fut donc vite abandonnée en raison des piètres qualités de ce combustible et des difficultés de transport. Elle fut reprise de manière industrielle en 1940 par l’entreprise Marty de Cluses qui exploita ce gisement jusqu’en 1950.

 

 

Vînt alors 1940, la guerre et la débâcle… La France est occupée et les bassins miniers à l’arrêt… Monsieur Marty, un négociant de Cluses a alors l’idée de rouvrir cette mine d’Arâches pour donner du travail à ses employés et faire fonctionner les chaudières des particuliers et des entreprises… Il fera le nécessaire auprès des différentes autorités de l’époque via des démarches peu aisées et fastidieuses.

 

Le bassin de Provence contrôle l’ensemble des exploitations qui débutent au même moment. Leur ingénieur en chef, Monsieur BOSC vient alors superviser la réouverture et prodiguer ses précieux conseils.

 

Des galeries sont percées dégageant des fronts de taille très modestes. Il n'y a pas de laverie, c'est-à-dire que le charbon extrait est tiré à la main, les roches sont abandonnées comme remblai, leur excédent déchargé dans le torrent de l'Epine, L'anthracite obtenu est évacué par camion sur la gare de Cluses, un stock tampon étant constitué sous le préau de l'école désaffectée des Carroz.

 

En 1945, l'armada de réfugiés espagnols et les quelques affectés spéciaux qui travaillaient dans l’entreprise pour se soustraire au service obligatoire en Allemagne regagnent leur foyer. Le personnel de la mine est remplacé en grande partie par des prisonniers allemands. Il reste cependant un noyau assez important constitué par des gens du pays qui apprécient d'une part de travailler sur place et d'autre part de bénéficier des cartes spéciales d'alimentation et de tabac que perçoit chaque mineur dans cette période de pénurie. C'est la pénibilité du travail qui justifie ces suppléments.

La devise placardée à l'entrée de la mine est : « gut machen und lassen sagen » ce qui veut dire « bien faire et laisser dire ».

En novembre 1946, pendant presque un mois un temps apocalyptique, une pluie diluvienne ne cesse de tomber entrainant des perturbations dans l'exploitation. Le torrent de l'Epine est devenu impétueux obligeant à la protection de la station de départ du câble par de gros blocs de ciment et des gabions confectionnés à la hâte. Parallèlement, des tonnes de pierres, de graviers, de troncs d'arbres ont déferlé sur Magland obstruant la route nationale. La haute vallée était coupée, impossible de rejoindre Sallanches en voiture, Il a fallu trouver un fautif et en l'occurrence ce ne pouvait que les rejets de la mine d'Arâches. Sur la plainte explicite des riverains, les services de    se sont déplacés. Heureusement, l'immense creux de l'Arve constituait un bassin naturel de décantation suffisant pour ne pas incriminer l'entreprise, Le mois suivant, personne n'y pensait plus, et l’événement fut décrété catastrophe naturelle. Néanmoins, les autorités demanderont de cesser les déversements de   dans le torrent pour éviter toute critique, d'autant plus qu'en décembre 44 un pareil phénomène s'était déjà produit.

 

En ce qui concerne le matériel dont disposait cette mine, il faut savoir que chaque personne s'éclairait avec une lampe à puisqu'au début tout au moins, aucune trace de grisou n'a été décelée. Cependant, durant l’année 1946, « un coup de feu » révélateur contraint de passer sans délai aux lampes de sécurité. Changement Immédiat, l'éclairage est donné par une batterie qui a une autonomie de 8 heures, c'est-à- dire la durée d'un poste, avec système de recharge au hameau Pemant.

Pour éviter que le « toit » ne s’affaisse et engloutisse les travailleurs, Des boiseurs, à l'aide de hache, de scie et de masse, placent, environ tous les cinq à dix mètres, des chevalets avec des troncs de sapin : c'est le bois de mine. La scierie MORET, dont le patron va devenir maire des Carroz, en est le fournisseur exclusif. Par endroit, le porion fait ériger des dames remblai C'est-à-dire des troènes couchés, disposés en carré que l'on empile du sol au toit en bourrant de roche, Ce dispositif peut subir des pressions énormes et rassure ainsi le personnel sur la tenue de cette voûte qui, sous la pression de la montagne, aurait tendance à s'affaisser. Les consignes sont très sévères dans une mine et elles sont généralement bien appliquées. En les observant, chacun a conscience de préserver sa propre vie compte tenu du danger permanent mais aussi de celle des autres, C'est cette solidarité collective qui est un garant de sécurité. Consignes draconiennes en ce qui concerne le stockage, la manipulation et l'utilisation des explosifs, consignes pour tous déplacements dans les circuits souterrains, consignes pour le cheminement des wagonnets, consignes de tous ordres qui sont acceptées et instinctives. L'exploitation dispose d'un vieux compresseur, un matériel très archaïque. Pour le mettre en marche, il faut chauffer sa bougie avec une lampe à souder. Il est remplacé par la suite par deux nouveaux compresseurs très puissants. L'air comprimé, ne l'oublions pas, est une énergie de base pour actionner les piqueurs et crée souvent des aérations notamment après les tirs de mines.

Le transporteur aérien de l’époque a lui été réalisé par Les SOCOUET de Saint-Martin, grands spécialistes du câblage de bois, qui étaient déjà les maîtres d'œuvre du premier téléski des Carroz. Avec les moyens de l'époque, c'était une entreprise incroyable et monumentale.

Les véhicules utilisés par l'entreprise étaient multiples et souffraient beaucoup à cause des difficultés d'accès à la mine, surtout l’hiver, Les camions Jusqu'à 5 tonnes acheminaient les gros matériels et les bois de mine. Venaient ensuite un fourgon 1 tonne Renault pour le petit matériel, et enfin une gamme de voitures légères pour le déplacement des autorités.

Bien que le danger fût toujours présent, il y avait cette volonté commune de sortir des entrailles de la terre les 100 bennes / jour, soit 35 tonnes.

 

Promeneurs, si d'aventure en partant des Carroz vous marchez sur ce magnifique chemin dominant la vallée et conduisant à la Colonnaz, vous passerez sans vous on apercevoir sur ce qui fut jadis le carreau d'une mine, Avec un peu d'attention, vous pourrez découvrir les vestiges de la salle des compresseurs que les ronces camoufient déjà en partie, Tout a été démonté : la station, le căble, les baraques de service, Les ouvertures sont bétonnées et la nature a repris ses droits

Si vous questionnez un autochtone sur le charbon des Alpes, à condition qu'il ait deja un certain comme celui qui écrit ces lignes, il vous répondra : Ah…un ah qui traduit tout un chapitre, la mine à Marty

Pierre Lacroix, Avril 1997

 

 

Source : Pierre Lacroix

https://www.lescarroz.com/patrimoine-culturel/ancienne-mine-de-lepine-les-carroz-daraches/

http://www.aventure-miniere.fr/piwigo/index.php?/category/26

Additional Hints (Decrypt)

Ibve Fcbvyref

Decryption Key

A|B|C|D|E|F|G|H|I|J|K|L|M
-------------------------
N|O|P|Q|R|S|T|U|V|W|X|Y|Z

(letter above equals below, and vice versa)