Maison orientale, logis Mauger
Cette demeure est construite en 1872 par l'architecte Prosper Lemesle, qui venait d'épouser une belle créole, Clémence Mauger, ce qui explique en partie le choix du décor exubérant conçu certainement par le propriétaire architecte et réalisé par Bellanger.
De grands bas-reliefs de paysages indochinois décorent le rez-de-chaussée.
Le balcon est soutenu par deux consoles décorées de singes et d'éléphants.
Malheureusement, cette maison a été très endommagée lors des bombardements de 1944 et il n'en reste plus que le rez-de-chaussée.
L'histoire de cette maison commence avec Louis Charles Brochard, charpentier de marine. Aprés son apprentissage il embarque pour le Venezuela, où il crée une entreprise d'abattage d'arbres.
L'idée d'exporter des bois vers la Martinique, conduit notre angevin à rencontrer Louis Evariste, qui posséde une entreprise de cabotage.
Il recontre aussi sa fille Marie Lucile, qu'il épouse en 1878.
Revenu fortune faite, il achète un domaine viticole à Martigné-Briand et le 11 février 1886, le numéro 1 place du Lycée à l'architecte Prosper Lemesle, dont l'épouse Clémence Mauger, était aussi créole.
Contrairement à ce que l'on croyait jusqu'à présent, la maison orientale n'a pas été édifiée en 1872, pour les Lemesle. Clémence Mauger a simplement acheté l'ancien hôtel de Nancy du XVIIIe, en 1871.
La conception revient surtout aux Brochard. Toiture en terrasse, bow-windows ornés de vitraux, sculptures exotiques, vestibule au dallage timbré des initiales Brochard et Evariste, têtes d'animaux sauvages, parquet de bois précieux...
A la mort de Louis Charles, la maison devient, en 1920, la propriété de sa fille Gabrielle épouse de Marcel Laigle, l'inventeur du tourniquet.
Bombardée en 1944, le jour de la Pentecôte, la maison s'écroule, la reconstrution sur les dommages de guerre, s'est faite dans le style fruste de l'après-guerre. Seule reste la porte d'entrée.