Dans le village, Bassoues, près du donjon, se trouve la basilique Saint-Fris. Juste à côté, une fontaine dite miraculeuse subsiste, c’est là qu’on aurait trouvé le corps du Saint.
Perché sur un coteau, Bassoues est un petit village typiquement médiéval où il semble parfois que le temps s’est arrêté. Sur la route des bastides et des castelnaux, le village dénote par son donjon qui s’aperçoit de loin, dominant les environs du haut de ses 43 mètres.
À quelques pas de ce monument du XIVe siècle extrêmement bien conservé, se cache la basilique Saint-Fris, édifiée au XIe siècle sur les fondations d’une ancienne église avec, juste à côté, une source dite miraculeuse…
Il s’en va-t-en guerre
Saint Fris était le fils de Radbod, ardent défenseur des idoles et du polythéisme. Le jeune prince ne supportant pas l’obstination de son père dans le paganisme, il décida de se retirer sur les terres des Francs et de porter les armes sous Charles Martel pour aller combattre les Sarrasins. Il savait les barbares campés cachés dans une plaine, près de Lupiac et alla à leur rencontre pour leur imposer une bataille.
Le combat dura jusqu’à la nuit et reprit le lendemain. Le jeune prince faisant preuve de bravoure ne résista pas au combat et mourut à Bassoues, d’une flèche plantée dans la cuisse, après avoir franchi le pont du Chrétien.
La fontaine jaillit
Durant de nombreuses années, le lieu exact de son tombeau resta inconnu. Selon la légende populaire, une vache allait tous les jours lécher une pierre cachée sous les broussailles et sans rien manger ni boire, elle parvenait tout de même à être la plus belle des vaches du troupeau. Les pasteurs ayant observé son manège s’interrogèrent et avertirent le village. Ils décidèrent alors d’un commun accord de creuser pour voir ce qui se trouvait à cet endroit.
Sous leurs yeux ébahis, gisait le corps du guerrier, encore entièrement armé. Pour transporter le corps du soldat dans son tombeau de fortune, plusieurs bœufs assemblés en attelage n’auraient pas eu la force de le déplacer. L’idée survient d’utiliser la vache qui léchait la pierre pour le transporter, et sans aucun autre secours elle aurait réussi à l’emmener en haut de la colline où siège désormais l’église.
La légende dit qu’à peine les ossements retirés du tombeau, une source miraculeuse jaillit de terre. Cette source existe encore aujourd’hui, et aurait des vertus miraculeuses, selon les locaux elle permettrait de soigner l’épilepsie entre autres.
Au Moyen Âge des pèlerins venus de tous les environs arrivaient pour remplir des bouteilles d’eau miraculeuse et les distribuaient autour d’eux. Et les plus croyants allaient même s’y plonger entièrement pour bénéficier des vertus salvatrices de la source. L’utilisation profane de cette eau ne serait pas possible, on entend dire qu’une dame ayant tenté de l’utiliser pour faire du pain l’aurait vue se changer en sang. Aujourd’hui encore, le lieu des bains existe et des pèlerins s’y rendent.
Miracles
Après l’accomplissement de miracles, un sarcophage fut mis en place pour contenir le dépôt des saintes reliques. Dans la foulée, une église fut construite pour rendre hommage à ce guerrier martyr.
Mais en 1020, le seigneur de Bassoues fit don de l’église de Saint-Fris aux moines de Pessan, à la condition que soit bâti un couvent de bénédictins près du tombeau du saint, c’est actuellement la basilique Saint-Fris.