La chapelle fut construite en 1895 et cédée à l'association diocésaine en 1927. L'entretien est à charge du village, qui la restaura en 1975 avec une belle voûte en lambris. "Notre-Dame de pitié" continue d'être vénérée lors d'un pèlerinage annuel en août. Il y a 2/3 ans, la façade a été entièrement restauré.
Varennes: village chargé d'histoire Situé à 1 050 m d'altitude sur le plateau granitique, proche du lac de Malaguet, ce gros hameau de Monlet semble avoir eu un passé digne d'intérêt. Tout d'abord, à 600 m au nord-ouest, un plateau aujourd'hui boisé s'enfonce appellation la pointa, entre la vallée du ruisseau de Dignac et une combe, avec de nombreuses sources alentour. Sur ce lieu, permettant de bien surveiller les accès, aurait existé un important camp romain où ont été mis à jour, lorsqu'il était en culture, plusieurs restes d'antiquités romaines. Ainsi au début du siècle, en 1911, une monnaie en or à l'effigie de l'empereur romain Gratien (fin du IVe siècle) fut remise à Georges Paul, notaire à Allègre et historien bien connu, On distingue encore des murets à cet emplacement. pointe, no p Durant la guerre de Cent Ans (XIVe siècle) le camp de Varennes fut occupé de 1361 à 1364 par des les Compagnies de routiers anglais mercenaires commandées par Seguin de Badefol. Ce fut une de leurs bases de départ pour le pillage de la plupart des maisons fortes des environs Monlet, Chardon, Les Ignes, la tour de Pouzols, le Chier, le bourg d'Allègre, sans réussir toutefois à s'emparer du château. Ces Compagnies quittèrent le Velay à partir de 1364, moyennant de fortes sommes et après un traité conclu à Montferrand Au sud du village, se trouvait une sieurie, sorte de maison-forte ayant appartenu à des familles bourgeoises d'Allègre les Harent, Desfilhes et, à la fin du XIXe siècle, à leur descendante Claire Rollet, épouse Gasquet. Cet ensemble fut ensuite vendu à des habitants du hameau. Le bâtiment en équerre comprenait la maison haute, prolongée par une partie aujourd'hui en ruine et, en retour, l'étable, grange de Mme Antoinette Soulier qui nous a donné ces précisions. Le soubassement de l'étable, côté ouest, serait caractéristique d'une commanderie de templiers (?) Elle y a trouvé un fond de bénitier en pierre, avec début d'inscription.
Cette maison forte possédait un important domaine foncier, au lieu-dit, La Borie, sur le devant du village. A la fin du XIXe siècle, il fut partagé en grandes parcelles pour être vendu aux habitants de Varennes. L'affirmation que cette commanderie aurait pu dépendre de celle de Montredon, commune de Saint-Just-près-Chomelix, n'a pu être prouvée, si ce n'est qu'à la vente des biens nationaux, en 1793, un important notaire de Saint-Paulien, Amable, Alexis Armand, cadet, acheta 17 grandes pièces à Montredon et 7 belles pièces à Varennes, de Monlet. Enfin, le vilage possède une piéta en pierre qui daterait du XVe siècle. CEuvre d'un modeste sculpteur de campagne, d'une simplicité touchante, elle représente la Vierge tenant sur ses genoux son fils ensanglanté. Son origine est curieuse au temps de la Révolution, des bûcherons de Varennes la trouvèrent dans les bois de Malaguet, au lieu-dit La Croix de Beyssac et la ramenèrent naturellement au village. D'où provenait-elle ? Sans doute du pillage d'une chapelle, ou bien fut-elle simplement cachée ou abandonnée. Elle fut convoitée par les seigneurs de Chardon, par le sieur Desfilhes. Mais, à la mort de la dernière descendante de cette famille, Claire Rollet, elle institua son mari, le colonel Gasquet, légataire universel, à charge pour lui d'élever à Varennes, près de chez eux, une chapelle où tout le monde pourrait venir la prier. On invoquait cette vierge pour la guérison des fièvres. On lui attribue un rôle protecteur Varennes est le seul hameau de Monlet à ne pas avoir eu de pertes pendant la Grande Guerre. Un ex-voto témoigne de la reconnaissance de la population. Ainsi, à Varennes, de par sa situation dominante, près du lac de Malaguet, retrouve-t-on, malgré le poids des siècles, les marques de l'Histoire.