La fontaine du bienheureux Thomas Hélye est un de ces exemples du petit patrimoine de la Hague. Dédiée à un prêtre du XIIIe siècle, elle vaut un détour.
Si l'on sait où l'on va, elle n'est pas trop difficile à trouver. En partant de Cherbourg, il faut prendre la D901. A 2 ou 3 km de Beaumont, on prend à gauche en direction de Vasteville. Arrivé au lieu-dit de La Croix-Frimot, on tourne encore à gauche. Une pancarte indique la direction de la fontaine. Il suffit de suivre un chemin goudronné puis caillouteux sur 1 km, avant d'arriver sur les lieux. La fontaine est en sous-bois. Une chasse de granit protège une statue du bienheureux en plâtre blanc. Elle est fermée par une grille sur laquelle on peut lire cette inscription : « Donnée par Lepeltier et ses amis d'Équeurdreville le 1er février 1863. » La statue est posée au-dessus de la fontaine, complétée par un petit pavage et un bassin. On remarque que ni celui-ci ni la fontaine ne sont en eau. L'ensemble est dominé par une simple croix de granit.
Dans l'année, le site n'est guère fréquenté que le 19 octobre. C'est en effet la date du pèlerinage du saint. Thomas Hélye est né à Biville aux alentours de 1180. Peut-être 1187. Il est décédé au manoir de Vauville le 19 octobre 1257. Après avoir étudié chez les bénédictins et chez les augustins, il devient maître des écoles de Cherbourg vers 1225. Sa vocation s'affirme alors qu'il a failli mourir de fièvres. Il retourne alors dans la paroisse de Biville où il se livre au jeûne et à la mortification. Avant son sacerdoce, il accomplit les pèlerinages de Rome et de Saint-Jacques-de-Compostelle, puis il étudie pendant 4 ans la théologie à Paris. Il devient ensuite, pendant 22 ans, missionnaire prédicateur dans les évêchés de Coutances et d'Avranches.
A sa mort, on lui attribuait de nombreux miracles par guérison. Il fut béatifié par le pape Pie IX le 14 juillet 1859. Son tombeau, rénové en 1910, se trouve dans l'église de Biville.