St Jean aux bois et les écarts #1 : le Bourg
La Croix Sté Euphrosine
Euphrosine vivait à Alexandrie au 5ème siècle et souhaitait se consacrer à Dieu. À 18 ans, son père, riche notable de la ville, voulut la forcer à se marier. Elle s'enfuit et afin d'éviter qu’on ne la retrouve, elle s'habilla en homme, entra dans un monastère et mena, sous le nom de Smaragd (Émeraude), une vie exemplaire. Elle ne révéla la supercherie à son père que trente-huit ans plus tard, trois jours avant de mourir.
La Sainteté d’Euphrosine fut déclarée presque aussitôt après sa mort et son culte s’étendit rapidement dans tout l’Orient.
Les circonstances du transfert des Reliques de Sainte Euphrosine en France au XIIème ne sont pas claires. Les uns prétendent que ces Reliques furent conservées dans la ville d’Alexandrie jusqu’à la Croisade à laquelle le Roi Louis VII prit part, et qu’ayant obtenu des Chrétiens d’Alexandrie le corps de la Sainte, il le fit transporter en France. D’autres avancent que le corps de Sainte Euphrosine fut d’abord transféré d’Alexandrie à Rome, et que le Roi Louis VII le reçut du Pape en présent.
Ces reliques étaient destinées à une Église que le roi faisait bâtir à Reims. Lorsque l’Église fut achevée, il fit remettre la châsse contenant le corps de la sainte à des délégués de cette Église qui devaient se charger de la conduire à Reims. Ceux-ci prirent la route sur la chaussée Brunehaut, le seul chemin où l’on pouvait voyager commodément.
Ensuite, la légende raconte qu’ils arrivèrent à la nuit près de St Jean-aux-Bois, et que L’Abbesse Rosceline eut une révélation du passage de ces Reliques. On ajoute même, qu’au moment où la voiture entra sur le territoire de St Jean-aux-Bois, les cloches de l’abbatiale sonnèrent toutes seules.
Rosceline invita les conducteurs à venir se reposer dans son monastère. Ils laissèrent la voiture sur le grand chemin, où ils se proposaient de retourner, après quelques heures de délassement. Mais Rosceline insista tant auprès des voyageurs pour les engager à passer la nuit au couvent, que ceux-ci ne purent refuser.
L’Abbesse envoya alors deux novices au chariot, avec ordre de prendre les Reliques, et de les cacher dans l’Église du Monastère. Le lendemain, les conducteurs ne purent que constater que les reliques avaient disparu !
Les reliques de la Sainte demeurèrent dans l’Abbatiale de St Jean-aux-Bois jusqu’en 1631, date à laquelle les Religieuses furent transférées à Royal-lieu (Compiègne).
Encore célébrée au début du siècle dernier, Sainte Euphrosine est maintenant tombée dans l’oubli.
Cette croix marque l’endroit où ce « pieux larcin » aurait eu lieu.